Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
Ce mardi matin dans Ouest France, une bande de copains en Mayenne, Baptiste, Bertrand et quelques autres sur un échafaudage. Ils mettent la dernière main à une statue géante de Johnny Hallyday dont on célébrera demain le premier anniversaire de la disparition. Ouest France nous apprend qu’à la veille de cet anniversaire plusieurs statues du chanteur seront dévoilées un peu partout en France. Avant-hier dans le Journal du dimanche , un ministre resté anonyme a comparé pour les minimiser les manifestations parisiennes des "gilets jaunes" au million de fans de l’idole sur les Champs-Élysées. Bien sûr on ne compare pas une manif et un adieu. En revanche, qui oserait dire que cette France en jaune n’est pas un peu celle de Johnny ? Il y a quelques jours dans Causeur, Denis Bachelot osait cette comparaison : "Et si la rue de décembre 2017 était celle de novembre 2018 ? Par bien des aspects, la France des "gilets jaunes" ressemble à la France de Johnny", écrit-il. "Populaire, méprisée, elle aime la clope et la bagnole, en un mot la liberté". Et souvenez-vous, il y a un an, le président de la République avait su la comprendre cette France meurtrie, il avait trouvé les mots sur le parvis de la Madeleine, face aux premiers sifflets des fans de Johnny. Il avait su la toucher au cœur cette France-là. Un an plus tard, il lui faut calmer la colère et les cris. Non pas avec des mots mais avec des solutions.
Des "gilets jaunes" aux "gilets jeunes" ?
C’est Libération qui donne le ton au lendemain du blocage hier de 150 établissements, le quotidien qui se demande si on ne va pas passer des "gilets jaunes" aux "gilets jeunes" . Et maintenant, les lycéens, s’exclame le Progrès . La fièvre jaune gagne les lycéens s’exclame Var matin . Idem à la une du Républicain Lorrain Les lycéens après les "gilets jaunes". Et bien sûr dans Libération comme dans le Figaro, on compare mai 68 à décembre 2018 . Mais pour le Figaro Mai 68 c’était la France s’ennuie, décembre 2018 ce serait plutôt la France en a ras-le-bol.
Le Medef ose lâcher du lest
C’est le réveillon économique qui est gâché pour l’Opinion , idem pour les Échos . Et le Midi Libre vous en donne un exemple très concret avec, dans le Gard, l’usine de production d’aliments pour animaux Royal Canin . Son directeur évalue les pertes à près de 10 millions d’euros, une baisse d’activité de 40% et le chômage technique pour une quarantaine de salariés. Dans les Échos, on redoute un scénario à l’italienne et l’option du déficit budgétaire qui financerait les mesures en faveur des "gilets jaunes" . Ce n’est pas ce que redoute le patron du Medef ce mardi matin dans le Parisien Aujourd’hui en France. Pour sortir de la crise, ce n’est pas une main tendue que propose Geoffroy Roux de Bezieu, c’est un bras : un moratoire sur les carburants, de nouvelles indemnités kilométriques, une hausse du smic assortie d’une nouvelle baisse des charges et de nouvelles baisses d’impôts pour les entreprises et les particulier. C’est Noël.
Retour de DSK et de l’affaire du Mur des cons
Rien à voir avec la crise des "gilets jaunes", c’était prévu depuis longtemps mais l’ancien patron du FMI Dominique Strauss-Kahn a lancé ce lundi un club d’élaboration d’une pensée progressiste. S’agit-il d’un retour en politique ? Pas du tout, se défend-il avec une phrase assassine "Rien ne m’agace plus que le maintien de sexagénaires qui ont du mal à quitter la scène". François Hollande appréciera . Et puisqu’on parle de retour, un mot pour évoquer le retour d’une vieille affaire, souvenez-vous, le mur des cons, ce tableau recouvert de photos de responsables politiques et économiques trouvé dans le local du Syndicat de la Magistrature assorti de la mention avant d’ajouter un con vérifiez qu’il n’y est pas déjà, eh bien le procès de la présidente de l’époque démarre aujourd’hui nous rappelle ce matin Sud Ouest. Une maigre consolation pour les élites et la classe politique de l’époque qui sont aujourd’hui épinglés, brocardés par les "gilets jaunes".
Fêtes de Bayonne payante : éloge du "en même temps"
Dans Sud-Ouest également, non pas des "gilets jaunes" mais des foulards rouges, symbole des fêtes annuelles de Bayonne au pays basque. Bayonne qui tire un bilan positif de la première édition payante des festivités. La ville a réduit la facture pour le contribuable en vendant 167.000 bracelets à huit euros aux touristes. Elle va même reconduire l’expérience avec l’objectif d’augmenter sa marge pour améliorer la qualité des festivités. Comme quoi on peut "en même temps" réduire la facture pour le contribuable et faire payer pour un service. En même temps...