Natacha Polony, La Revue de presse 04.04.2016 1280x640 4:06
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La presse quotidienne revient ce lundi sur le scandale du Panama Papers qui met en cause les placements dans des paradis fiscaux de nombreuses personnalités.

Ce matin en Une de vos journaux on ouvre les yeux sur l’horreur :
L’Humanité : Charnier, site antique dévasté : reportage dans Palmyre libérée de Daech.

On ouvre les yeux sur les scandales aussi :
La Dépêche du Midi : fraude fiscale : un scandale planétaire.

Un autre scandale aussi, et qui frappe en priorité les élèves les moins favorisés :
Le Parisien : Trop de classes sans prof

Pouvoir socialiste

Les commentateurs s’amusent des gages de fidélité de Manuel Valls à François Hollande, dans lesquels Philippe Palat du Le Midi Libre, voit une stratégie pour 2022. "L’ambition conduit parfois à d’immédiats renoncements. Pour mieux préparer le coup d’après".  Mais il y a des fidèles sincères. Dans le Parisien, Nathalie Schuck est allée dénicher les 1 % de Français qui s’estiment très satisfaits de l’action du président, et en particulier Fleurette, sympathique retraitée qui anime la page Facebook Les Tulipes de Hollande et peste contre ces Français ingrats. Il ne lui reste que les groupies. Du coup, si vous rêvez de véritable politique, allez plutôt sur le site Le Comptoir. Vous y trouverez notamment une réflexion sur ce genre littéraire disparu : les utopies. Une façon d’imaginer des sociétés régies par de bonne loi, de donc de fixer un cap, un idéal. Nous manquons furieusement d’utopies.

Anti racisme

C’est la Une de Libération : ces visages contestés de l’antiracisme. Un portrait de ces nouveaux activistes adeptes du pilori sur réseaux sociaux. Bien sûr, l’éditorial de Laurent Joffrin est un modèle de funambulisme. Le patron de Libé regrette cet antiracisme nouveau qui voit les noirs défendre les noirs, les musulmans défendre les musulmans. Chacun assigné à son origine. Le contraire d’un antiracisme universaliste hérité de l’affaire Dreyfus, où l’on défendait un homme, quel qu’il soit, au nom de la justice. Il dit aussi sa gêne devant l’un des principaux arguments de ces antiracistes nouveaux : la France serait porteuse d’un impensé colonial. Traduction : nous sommes, en tant que Français, tous racistes. Pourtant, les articles qui suivent ressemblent plutôt à une apologie de ces activistes dont l’un ne serre pas la main aux femmes, tandis qu’une autre dénonce la "logique assimilationniste" des féministes blanches, mais qui se retrouvent tous pour dénoncer l’islamophobie et le racisme d’État sans que le journaliste n’éprouve le besoin de leur demander un exemple précis. Ah si, on en trouve un, tout de même : la loi interdisant les signes religieux à l’école. Certains revendiquent une logique communautaire. Très loin de la pensée universaliste des Lumières. Mais c’est colonialiste, les Lumières.