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La presse quotidienne revient ce vendredi sur le côté intellectuel que François Hollande tente de mettre en avant à l'approche de 2017.

Ce matin en Une de vos journaux il y en a qui ont trouvé le paradis :
Libération : le plein emploi existe, on l’a trouvé au Danemark.

Le Paradis existe mais il n’est pas ici :
Le Parisien : inégalités scolaires, l’échec français.
Le Figaro : un sommet pour tenter de sauver l’Europe.

François Hollande

Il a donc choisi de prendre de la hauteur. De planer dans les hautes sphères de la pensée. Et pour cela, il a accordé en juillet une interview à Marcel Gauchet et Pierre Nora. Deux penseurs de la gauche réformiste qui s’étaient opposés parmi les premiers à la réforme du collège. Vous vous souvenez, Najat Vallaud Belkacem avait dénoncé les pseudo-zintellectuels qui critiquaient son projet. Ils sont donc redevenus des intellectuels à part entière pour permettre au Président de démontrer que, comme il l’explique, son mandat a un sens. Le Monde publie de larges extraits de cet entretien avec la revue Le Débat. Où l’on découvre un art consommé de vider les mots de leur substance. Socialisme, patrie, tout devient étrangement flottant. La gauche de la gauche ? De simples casseurs. Lui promet de limiter les inégalités générées par le libéralisme. Comment ? Mystère. Et puis il s’est trouvé un slogan : la France fraternelle. Parce que la liberté et l’égalité, tout le monde sait ce que c’est. "La Fraternité, c’est le sentiment d’être ensemble, frères de destin". Ça sonne bien. Et puis on tourne la page, on tombe sur une tribune intitulée : "la gauche agonise depuis qu’elle s’est coupée des idées" et l’on se dit qu’il ne suffit pas de parler dans une revue intellectuelle pour produire une pensée.

Un scandale africain

Beaucoup plus intéressante, la Une du Monde : comment les pétroliers écoulent des carburants frelatés en Afrique. Des navires en fin de vie qui partent de Rotterdam ou Anvers pour livrer dans les ports d’Afrique de l’Ouest de l’essence et du diesel mélangés à des produits chimiques bon marché et qui seraient invendables ailleurs tant la teneur en soufre est élevée. On appelle cela la qualité africaine, polluante, toxique. Un comble pour des pays producteurs de pétrole comme le Congo, le Nigeria et la Côte d’Ivoire. Mais les raffineries africaines sont laissées à l’abandon et l’or noir est exporté vers l’Europe et les États Unis. Puis les produits raffinés sont réimportés. Juteux commerce pour les multinationales occidentales. Avec une population urbaine qui devrait tripler d’ici à 2050, l’Afrique va devoir régler le problème pour simplement pouvoir respirer.

Un problème de nom

L’Obs évoque un phénomène anecdotique mais très agaçant : la propension des administrations à désigner les femmes mariées par le nom de leur époux même quand elles ne l’ont jamais utilisé. Une source d’imbroglios invraisemblables. Alors que rien dans la loi n’oblige à  respecter ce qui ne relève que de  la coutume. Le nom d’une femme, juridiquement, n’est que celui qui est inscrit sur son état civil. Et imaginez la situation de cette chercheuse qui a toujours publié sous son nom de femme mariée et qui, lors de son divorce, s’est vu interdire par la justice d’utiliser le nom de son ex-époux. Plus aucune traçabilité de ses publications : "je ne sais plus comment  je m’appelle". Mieux vaut y songer au moment du mariage.

Joyaux disparu

Avis à tous ceux qui se rêvent en Indiana Jones, le Parisien Magazine revient sur la disparition d’un trésor fabuleux, la chambre d’ambre. Un ensemble de panneaux d’ambre finement sculptés offerts par la Prusse à la Russie en 1716 et installés au Palais de Tsarskoïe Selo, près de Saint Petersbourg. A l’été 41, les nazis la démonte et l’emporte à Königsberg. En 1945, les Russes prennent la ville, le château est brulé, aucune trace de la chambre. Depuis, des passionnés rêvent de la retrouver dans des bunkers cachés.  Le dernier en date pourrait être exploré bientôt. Mais selon toute probabilité le trésor a disparu dans les flammes en avril 1945.

 

Le site Slate s’interroge sur une de nos passions les plus étranges : les applications météo. Certains collectionnent parce que le fin du fin, c’est de comparer. D’autres se branchent carrément sur les applis destinées aux agriculteurs, avec taux d’humidité et vitesse du vent. Une obsession du contrôle ? Il y a celui qui, en vacances en Normandie, les consulte toutes les heures. Pour constater qu’ils se trompent tous. "Parce qu’au bord de la mer, le temps change toutes les dix minutes". Mais face à l’incertitude, on maîtrise. Ça rassure plus qu’un entretien du Président.