Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
Ce matin dans la presse beaucoup d’éditos sur le chômage et une citation dans celui de Bernard Maillard du Républicain Lorrain . "Les chômeurs ne savent pas pourquoi ils doivent payer la désindustrialisation du pays, la rapacité des actionnaires, la violence du marché de l'emploi. Mais ils savent, comme Félix Leclerc, que la meilleure façon de tuer un homme, c'est de le payer à ne rien faire". Il avait Félix leclerc, et c’est aussi l’avis de Jean-Michel Contremoulin, 56 ans qui fait la Une du Maine Libre . Il a fait tous les métiers Jean-Michel, il a connu le chômage. L’an dernier, il a eu une idée : se lancer dans le polissage de pièce métallique, on appelle ça la tribofinition. Il s’est accroché Contremoulin, contre vents et marées et contre l’avis des banquiers. C’est finalement un prêt de l’Adie qui lui a permis de lancer son activité et de faire mentir un peu la chanson de Félix Leclerc
Le temps et le changement d’heure à la Une des journaux.
Le temps dans tous ses états. Évidemment le retour du froid, mais aussi la sécheresse qui encore la Une de Ouest France ou du Parisien Aujourd’hui en France . Le temps c’est aussi le passage à l’heure d’hiver. En finira-t-on un jour avec changement d’heure ?, se lamente l’Écho de Haute Vienne tandis que la Charente-Libre sonde ses lecteurs qui comme les Européens plébiscitent la suppression du changement d’heure européen . "On va vers la cacophonie horaire", nous annoncent les Dernières nouvelles d’Alsace puisque l’an prochain chacun des 28 États européens pourra choisir . Comme si la fin annoncée de l’horaire unique était le pendant symbolique de l’éclatement redouté de l’Europe politique. Et, si ça se trouve l’an prochain, les Français vous diront que c’était mieux avant, quand l’Europe était unie autour de la même horloge !
Révélations sur Johnny et Charles Pasqua dans Libération.
Un débat d’avant-garde sur les temps d’hier et ceux d’aujourd’hui entre le très conservateur Patrick Buisson auteur de la cause du peuple et le journaliste économique Pierre-Antoine Delhonnais qui publie au Bon vieux temps. Pour l’un tout fout le camp, la culture, l’agriculture, les valeurs, et pour l’autre tout s’arrange, la mortalité infantile, le niveau d’instruction et 70 ans de paix en Europe. Évidemment, personne ne gagne ce genre de débat mais on peut lire les journaux en se demandant si c’était mieux avant. Exemple, les souvenirs de Gérard Fauré recueillis par Libération ce vendredi matin . Ce braqueur dealer, rangé des camions, balance sur Johnny Hallyday qu’il fournissait en cocaïne et dont les mafieux Francis Le belge et Gaetan Zampa se disputaient l’amitié. Il balance également sur Charles Pasqua qui, du temps du Service d’action civique, se serait servi habilement de l’argent sale des voyous pour financer les politiques propres sur eux. Alors était-ce mieux avant ? Pas sûr. Mais en même temps, vous ouvrez Match et que lisez-vous ? Que les Français on la passion du retro, ils sont des milliers chaque semaine à prendre des cours de swing. Danser peut-être que c’était mieux avant quand on était deux.
Et le futur, satellite ou Titanic ?
Pas sûr, surtout si la Presse de la manche nous annonce la fabrication d’un nouveau Titanic , qui referait la première et dernière croisière de celui qui naufragea en 1922. Pas sûr non plus que le futur soit mieux que le présent avec le géant d’internet chinois Alibaba qui lançait hier le satellite Candi Jar, spécialement conçu pour faire la promo de la semaine commerciale du célibataire , les consommateurs chinois peuvent communiquer avec lui et gagner quoi ? Des bons d’achat. Voilà à quoi a servi la conquête spatiale, à proposer des bons d’achat pour la semaine du célibataire chinois. C’était pas mieux avant mais je suis pas sûr que ce soit mieux après sauf si on s’appelle Lucky Luke.
Lucky Luke, interview dans le Parisien Week-end d’un homme moderne.
Lucky Luke et le flegmatique Jolly Jumper qui font la Une du Parisien Week-end . Lucky Luke qui, pour ses 80 ans, débarque à Paris avec un nouvel album et regarde le passé avec l’oeil d’un garçon qui a traversé les époques, Lucky Luke qui, dans une interview au Parisien,, survole avec élégance les sujets qui font la Une des journaux jour après jour. L’arrêt du tabac, la coexistence pacifique avec les animaux, l’usage raisonnable des armes à feu, le célibat, Dieu, la Laïcité, les migrants, la privation de liberté jusqu’au dialogue avec les minorités indienne et le véganisme. Et ce matin, Lucky Luke nous livre une grande leçon. L’épreuve du temps n’a aucune prise pour ceux qui savent saisir l’instant présent.