Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
Ce matin à la Une des journaux, l’Aude et ses sinistrés ne font plus les Unes mais trois journaux rappellent l’urgence de solidarité, comme L’Humanité , ou La Dépêche du Midi "Tous solidaire avec l’Aude" ou encore Le Midi Libre , "Aidons l’Aude". Les maires, les bénévoles, la banque alimentaire de l’Aude mais également des personnalités comme Christian Estrosi (président de Nice Métropole) qui débloque une subvention spéciale, jusqu’à Cyril Hanouna qui a lancé une cagnotte sur Internet. Et puis rien à voir, à la Une du Maine Libre, la photo prise dans un supermarché d’une dame qui utilise son téléphone pour scanner le code barre d’une boite de sauce tomates. C’est le phénomène Yuka du nom de cette appli utilisée par des millions de Français pour savoir ce qu’il y a dans les produits. Imaginez que l’on puisse le faire avec l’actualité ? On scannerait la colère de Jean-Luc Mélenchon à la Une du Parisien-Aujourd’hui en France , on scannerait les affaires de pédophilie qui touchent l’Église en Une de Libération ou on entrerait dans la tête des Anglais qui ne veulent pas négocier le Brexit. Allez, on essaie, avec Mélenchon, y’a quoi dans Mélenchon ?
Mélenchon étrillé par la presse
Contre le leader de la France Insoumise, ce jeudi matin la presse est unanime. La chasse au Méluche est ouverte. Olivier Auguste dans l’Opinion : on ne peut prétendre écrire la loi et menacer les policiers chargés de la faire respecter . Bernard Stéphan dans La Montagne, "À trop en faire Mélenchon se discrédite" . Xavier Brouet dans le Républicain Lorrain, un écran de fumée pour ressouder la troupe quelques jours après avoir été critiqué sur sa gauche pour avoir refusé de signer le manifeste sur l’accueil des migrants. Jean Levallois de la Presse de la Manche pointe un Mélenchon victime de bouffées de vanité égotiques. ¨David Abiker va se faire l’avocat de ce diable d’homme qu’est Mélenchon. Lui n’a jamais menti sur la marchandise, il a clairement dit ce qu’il y avait dans le produit "Je suis le bruit et la fureur". Mais le meilleur édito sur ce qui se passe aujourd’hui, c’était la fiction estivale des Échos, le 25 juillet dernier, qui imaginait déjà une perquisition de la police chez un Mélenchon qui déjà vociférait "Élu par la volonté des gens et protégé par eux, nous ne sortirons même pas par la force des baïonnettes" criait ce Mélenchon de fiction laquelle fut dépassée mardi par la réalité.
De l’huile de palme dans le parcours d’Emmanuelle Wargon.
Le Figaro revient ce matin sur une vidéo de juillet 2018 où Emmanuelle Wargon qui, à l’époque, s’occupait des affaires publiques de Danone fait l’éloge pas injustifié d’ailleurs de l’huile de palme dans les laits pour bébé . Pourquoi mais, mais quand on devient secrétaire d’État à l’Écologie, ça vous revient en pleine figure. Examiner le passé, Libération le fait aussi ce jeudi. Loupe sur la pédophilie dans l’Église catholique et ce témoignage de Jean-Yves, 48 ans qui ouvre au quotidien la boite noire de ses souvenirs : "C’était toujours le même procédé, le père me convoquait dans son bureau, me mettait sur ses genoux, me serrait contre lui et passait ses mains sur moi, sous mes vêtements, sur mes cuisses, sur mon torse, sur mon sexe". Et dans l’édito de Libération, Paul Quinio se désole que le Sénat ait refusé hier la création d’une commission d’enquête nationale renonçant à soulever le couvercle qui condamne d’innombrables victimes au silence . Un couvercle, comme si la pédophilie dans l’Église était une conserve, une conserve qu’il serait urgent de scanner vraiment pour savoir ce qu’il y a vraiment dedans. Ce matin, il y a ce passé qui dérange et puis il y a Stéphane Bern qui dérange les spécialistes du passé. L’association des professeurs d’histoire s’irrite dans Le Parisien Aujourd’hui en France de la diffusion de son livre sur les rois dans les écoles, livre pourtant distribué gratuitement via des professeurs volontaires . Un livre désuet critique l’association, qui manque de mise en contexte. Mais au lieu de taper sur Bern, peut-être faudrait-il se demander pourquoi les mômes adorent écouter et regarder Secrets d’histoire sur leur ordinateur et même réviser avec ? Certes l’école ne manque pas de bons manuels, mais peut-être manquent-elles parfois de bons conteurs.
"J’aime ma boite" ou les bienfaits de l’engueulade.
C’est aujourd’hui l’opération "J’aime ma boite", qui existe depuis 15 ans. Ça marche un peu moins bien nous dit le Figaro qui cite un sondage opinion way qui indique que 62% des salariés interrogés cette année aiment leur boite contre 69% l’an dernier . Plus l’entreprise est petite, plus on l’aime. Si on est un salarié de droite, on l’aime un chouilla plus que si l'on est de gauche. Bref, l’amour en boite ça va ça va mais ce n’est pas toujours ça. voilà pourquoi le Magazine Management propose en Une de réhabiliter l’engueulade. "Une bonne soufflante ça fait du bien", nous explique le magazine. Cette façon de gueuler pour se faire entendre, pour se défouler, pour se défendre. Ben c’est la méthode Mélenchon mais c’est un peu hard.