Natacha Polony, La Revue de presse 19.01.2016 1280x640 6:54
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La presse quotidienne revient ce mardi sur le plan d'urgence de l'emploi annoncé par François Hollande.

Ce matin en Une de vos journaux, décidément, la couleuvre n’est pas digeste :
Le Monde : Emploi : le plan d’urgence électoral de Hollande.
Les Echos : Emploi : un plan d’urgence à usage très politique.
L’Echo de la Haute-Vienne : plan d’urgence pour l’emploi : 2017 dans le viseur.
L’Opinion : Emploi : politique à fonds perdus. L’Opinion qui se demande carrément s’il faudra intégrer les deux milliards du plan Hollande dans ses comptes de campagne pour 2017.

Pendant ce temps, la planète tennis s’emballe :
La Dépêche du Midi : Jeu, Set et Triche.
Libération : Faute !

Et puis, le Figaro est un des rares journaux à avoir pu intégrer en Une l’annonce de la disparition de Michel Tournier.
Mais c’est un autre visage qui nous bouleverse à la une du site Huffington Post. Le visage d’une jeune femme lumineuse : La photographe Leila Alaoui a succombé à ses blessures à Ouagadougou. Elle était l’auteure d’une magnifique série sur les marocains.

Inégalités

La Croix reprend en une les résultats d’une étude de l’ONG Oxfam : entre riches et pauvres le fossé se creuse. "Déréglementation, privatisation, secrets financiers, mondialisation, tous les changements économiques opérés au cours des 30 dernières années, expliquent les auteurs du rapport, ont exacerbé la capacité des riches et des puissants à faire usage de leur rang pour concentrer encore plus leurs richesses".
Le bilan de la dérégulation financière opérée aux États-Unis sous Reagan, en Angleterre sous Thatcher, et en Europe par les promoteurs du marché unique européen, est sans appel. On en trouve une illustration dans une page édifiante des Echos. L’histoire d’Elliott, un fonds "vautour" qui harcèle l’Argentine depuis plusieurs années. L’Argentine, 2 fois en défaut de paiement depuis 13 ans, a obtenu de tous ses créanciers une remise, sauf de ce fonds qui rachète à bas prix des titres obligataires et qui a déjà attaqué le Pérou et le Congo. Avec la bénédiction d’un juge américain qui a estimé la dette légitime. Sauf que cette fois, Elliott s’attaque à la Banque de France. Il exige la saisie des comptes officiels de l’Argentine à Paris. Le Quai d’Orsay tente discrètement de désamorcer la bombe, mais pas complètement non plus. L’État français aurait pu faire voter, comme la Belgique l’été dernier, une loi anti fonds vautour. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? Avec 1600 milliards d’euros de dette, ce serait envoyer un signal défavorable aux investisseurs. Tant pis, si parmi eux, se trouvent des spéculateurs sans foi ni loi.

Mayotte

Dans la série des problèmes qu’on préfère glisser sous le tapis, on trouve aussi le cas de Mayotte.
Le Figaro, est allé interroger Mansour Kamardine, ancien député de l’île. Le bilan qu’il dresse est apocalyptique : une population mahoraise devenue minoritaire face aux flots d’immigrés arrivant des Comores. 75% des naissances à la maternité de Mayotte sont le fait de clandestins. Et parmi ces migrants, des pseudos imams prônant un islam à mille lieux de celui pratiqué par la majorité des habitants de Mayotte. L’État avait promis d’investir. Il ne l’a pas fait, et la promesse de la départementalisation s’est changée en cauchemar pour une population abandonnée.

Biodiversité

Libération et le Monde reviennent sur cette loi biodiversité qui sera discutée au Sénat.
Mais dans le Monde, Audrey Garric déplore que cette loi ne s’appuie sur l’idée d’une compensation : traduction, on peut massacrer une zone naturelle si l’en répare une équivalente ailleurs. Une logique marchande dont on doute qu’elle permette de prendre réellement conscience de ce qui est en jeu. La nature se répare-t-elle ?
Les faits sont têtus, et La Croix nous le rappelle : les néonicotinoïdes continuent à tuer en masse les abeilles. Mais, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire se contente de préconiser quelques précautions d’usage. Pas d’interdiction. "En l’état actuel des connaissances, nous savons que les néocotinoïdes entrainent des effets négatifs sévères sur les espèces pollinisatrices. En revanche, nous manquons encore d’étude qui fasse le lien en situation réelle".
Bref, on attend. Et puis, il y a des dossiers beaucoup plus passionnants, Le Parisien nous raconte que ce qui occupe le débat, c’est la venue à l’Assemblée Nationale, pour plaider la cause animale, de Pamela Anderson. La star D’Alerte à Malibu, reconvertie dans la lutte contre le gavage des oies est invitée par la députée écologiste Laurence Abeille. Et visiblement, ça fait jaser sur les réseaux sociaux. "On accueille une grosse dinde américaine pour nous conseiller sur la fabrication du foie gras". "Je croyais qu’elle militait pour le retour des prothèses PIP". "Pour une fois, les députés seront là, car ses seins gavés comme des canards, c’est plus fun que le chômage". Laurence Abeille s’insurge de ce sexisme. Et pendant ce temps, les abeilles avalent des pesticides.

Obsolescence programmée

Une bonne nouvelle pour une fois, le leader français du petit électroménager, SEB, a décidé de se distinguer en proposant des objets garantis réparables pendant 10 ans. Fini le fer à repasser ou le robot-mixeur qui agonise et que l’on jette. Une transformation qui aura pris huit ans, le temps de réorganiser la fabrication et le stockage des pièces détachées. Puisque l’agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie n’a jamais engagé la moindre procédure contre des fabricants pour une pratique d’obsolescence programmée, il y en a qui agissent : bravo.

Le site Slate s’interroge sur cette question cruciale : Est-ce qu’un seul homme et une seule femme peuvent repeupler la planète ? Les scientifiques sont formels : la réponse est non. La consanguinité ferait des ravages. Mais c’est là que ça se complique. Un consensus prévalait pour une population de 50 à 500 individus. Même en cas de gros souci nucléaire c’était jouable. Aujourd’hui, ils penchent plutôt pour 500 à 5.000 et certains affirment même qu’en dessous de 10.000 on ne s’en sort pas. Bref, il vaudrait mieux prendre nos précautions avant. Albert Einstein prédisait qu’après la disparition des abeilles, l’être humain suivrait, alors, même à 50, il ne faudra pas faire les difficiles.

 

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