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Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

Choco BN, classe moyenne, Europe : tout fout le camp !

"Tout fout le camp", c’est ce qu’on se dit en en lisant Ouest France. À commencer par le Choco BN dont Carrefour ne veut plus. Le Choco BN, "il est quatre heure à la bonne heure sortez du placard les quatre heures !" Vous vous rappelez ? Ce biscuit au chocolat fabriqué par l’usine de Vertou près de Nantes ne se vend plus aussi bien qu’avant. Derrière cette mise au placard, les goûts qui changent, l’encadrement des promos et l’usine qui peine à se diversifier pour séduire le distributeur. Bref, si le Choco BN n’est plus en vente à Carrefour c’est que tout fout camp. Tout fout le camp comme l’amitié Franco-Allemande à la Une des quotidiens. "Le couple Macron Merkel bat de l’aile", titre Le Parisien Aujourd’hui en France. Le Figaro reprend le mot de confrontations employé par Angela Merkel dans une interview à paraître ce jeudi dans la presse allemande. Tout fout le camp comme la classe moyenne qui fait la Une du Monde qui explique comment la République en Marche et Les Républicains se disputent son vote. Mais justement, si vous lisez le Point cette semaine, vous saurez que la classe moyenne est en train de foutre le camp, elle aussi.

La démoyennisation des Gilets jaunes

Dans le Point, à lire, la dernière étude explosive du sondeur Jérôme Fourquet pour la fondation Jean Jaurès. Jérôme Fourquet qui réinterprète la disparition de la classe moyenne à travers la façon de consommer des Gilets jaunes ce qu’il appelle cette classe moyenne en voie de démoyennisation. Elle s’accroche, elle se débrouille pour garder son rang. Comment ? En consommant vaille que vaille chez ceux qui la comprennent. 1988 Lidl ouvre son premier Magasin discout en France, 1994 arrivées de la Chaîne Cash Converters, 1995 création de l’enseigne le faillitaire, 2005 lancement de la marque Dacia en France. En devenant client de ces enseignes à bas prix, la classe moyenne résiste. Comment gère-t-elle l’arrivée d’Amazon qui séduit les urbains et les bobos ? Cette France qui décroche plébiscite le Bon Coin et pas Amazon.

France du Boncoin V/S France d’Amazon ?

Le Bon Coin c’est l’internet de proximité, c’est le bon tuyau, le système D, la rencontre entre être humain, le local, l’échange et le troc et une solidarité qui a totalement échappé à Amazon. Le Bon Coin c’est le métro aux heures de pointe où se retrouve une France qui s’accroche à son pouvoir d’acheter et qui refuse de foutre le camp, qui refuse la démoyennisation et qui va peut-être voter populiste.

Populistes à la Une des hebdos

Le populisme c’est d’abord Salvini à la Une du Point, nouvel homme fort de l’Europe, et souvenez-vous il y a un an et demi c’était qui le nouvel homme fort de l’Europe, c’était Macron. Mais les Gilets jaunes sont passés par là. On retrouve Salvini et les populistes à la Une de l’Obs. Vivre sous le populisme comme si l’Europe des Monnet, des Jacques Delors et autres sociaux libéraux étaient définitivement derrière nous. C’est une certaine Europe qui a foutu le camp si on lit l’Obs et le Point.

L’héroïsme fait de la résistance

Et inversement, il y a des idées, des valeurs qui s’accrochent, qui ne cèdent pas un pouce de terrain. D’abord l’héroïsme qui revient tristement au premier plan avec les visages de Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello dans leur uniforme immaculé. Ils portent beau en Une de Paris Match qui rend hommage aux héros disparus du commando Hubert.

Nouvelle terreur féministe

Elles ont pris d’assaut la Une de Valeurs Actuelles, les féministes. Valeurs actuelles qui titre sur la nouvelle terreur féministe. Ces féministes qu’on retrouve derrière la pétition qui exige qu’Alain Delon ne soit pas récompensé dimanche à Cannes en raison de propos sexistes, machistes insultants et beaufs donc. Qui aurait imaginé qu’un jour des femmes veuillent déboulonner l’icône mâle et glamour du cinéma français.

Delon : "je vous emmerde"

Delon qui disait ce mercredi dans le Figaro, "on m’aime ou on ne m’aime pas mais on ne peut contester ma carrière", Delon qui disait la même chose il y a 20 ans à la Radio Television Suisse, c’est à croire qu’il s’adressait aux réseaux sociaux qui n’existaient pas encore. Alain Delon, dont Le Point nous rappelle que son premier film s’appelait "Quand la femme s’en mêle". Delon qui lui non plus ne lâche rien, en vieux samouraï qui refuse de foutre le camp.