Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
Ce mardi matin à la Une du Télégramme, des phares et des balises à la dérive . Dans un rapport que le Télégramme s’est procuré, l’inspection générale des affaires maritimes livre un diagnostic sans concession sur le service des phares et balises . Ces phares et balises qui évitent aux navires les fausses routes et les naufrages. Tout le système est à revoir, il faut intégrer la technologie GPS et moderniser l’organisation, explique le Télégramme . Bref, il faut investir dans nos phares et balises. Les phares et les balises ça sert à tenir un cap ou en changer. Des phares et des balises, on en a aussi besoin quand on gouverne. Ce mardi matin, toute la presse s’inquiète de l’absence de phares et balises politiques et syndicaux entre le pouvoir et les "gilets jaunes". Des phares et des balises, on en a besoin face à la science dans la crise des implants ou devant le développement de la génétique qui fait la Une de la Croix . Enfin, les phares et les balises ce sont des repères, ces repères moraux qui nous incitent à donner aux associations, aux restos du cœur et au Téléthon. Attention les indicateurs de notre générosité sont en baisse, nous dit ce matin le Parisien-Aujourd’hui , une façon de nous mettre en garde tel une balise contre notre égoïsme ?
La démocratie moi, moi, moi
Alors que Le Parisien-Aujourd’hui en France s'intéresse à ces dons aux associations et qui marquent le pas à l’approche de Noël, Cécile Cornudet dans les Échos nous parle de la démocratie du moi, moi, moi et des divisions internes des "gilets jaunes" . Il y a ceux qui ont désigné huit représentants pour parler voire négocier avec le pouvoir mais aussi ceux qui estiment qu’ils n’ont pas besoin de porte-paroles et de syndicat. Macron a fait son élection sur la fin des partis et des corps intermédiaires, écrit l’éditorialiste, eh bien ça lui manque aujourd’hui. Le Figaro revient lui aussi sur ces "gilets jaunes" qui ne sentent pas représentés par les huit porte-voix que d’autres ont désignés et qui n’ont pas davantage été consultés et ça ne les dérangent pas plus que ça. C’est toute la complexité du mouvement. Des gilets fluo mais pas de phares ou de balises pour éclairer le mouvement et le pouvoir. Les "gilets jaunes" c’est l’échec de ceux qui n’écoutent pas les syndicats, explique Yves Veyrier (nouveau patron de Force Ouvrière) dans Les Échos, "à force de ne pas tenir compte du rôle de la négociation collective et du dialogue social, ça enflamme la rue".
Lulu et Nana : deux bébés au génome modifié ?
Tous les journaux reviennent ce mardi matin sur le scandale mondial des prothèses. Le Monde , le Parisien Aujourd’hui en France vous proposent des schémas incroyables , des corps humains, d’homme et de femme truffés d’une quincaillerie pas suffisamment contrôlée : des prothèses de genoux, des prothèses mammaires, des prothèses vasculaires mécaniques. On faisait attention à ce que l’on mangeait, il va falloir faire attention à ce que l’on nous greffe et nous implante car les contrôles sont insuffisants. Pas totalement contrôlée non plus l’annonce de He Jiankui (chercheur et professeur associé à l’université des sciences et technologies du sud de la Chine) qui affirme depuis hier avoir modifié le génome de 16 embryons grâce à la technologie de l’édition de gènes résistant au virus du SIDA. Deux petites filles chinoises sont nés il y a quelques semaines, a-t-il annoncé : Lulu et Nana. Info ou Intox se demande le Figaro ? Il est possible qu’il ne s’agisse que d’un coup médiatique à la veille du deuxième sommet international sur l’édition génomique humaine qui se tiendra demain à Hong Kong. Et tandis que dans les pages débat Cyril Vanlerberghe se demande si cette expérience est un mensonge un crime ou un progrès , la Croix appelle à l’urgence d’une régulation mondiale des technique permettant de modifier le génome d’un embryon . Là encore, il y a un grand besoin de phares et de balises.
M. macron vous ne méritez pas mes volailles !
Ce n’est pas un cocorico mais un coup de gueule qu’a poussé hier Aloïs Gury, éleveur de volailles de Bresse installé dans l’Ain. Ce jeune homme de 30 ans fait ce matin la Une du Journal de Saône-et-Loire . Le 19 novembre dernier, il donnait pourtant une interview au Progrès et semblait plutôt satisfait d’avoir repris l’élevage local avec le soutien de la communauté de commune . Mais en deux ans, la colère est passée par là, l’éleveur a enfilé un gilet jaune et crie au président sa difficulté de vivre de sa production avec 700 euros par mois pour 70 heures de travail par semaine . Ce sont ses poulets qui ont été servis aux chefs d’État réunis à Paris le 11 novembre dernier. Sa vidéo a déjà été vue près de 100.000 fois sur Facebook. Aloïs Gury fait donc la démonstration qu’avec internet il y a potentiellement dans le poulailler français 67 millions de balises, de phares et de sirène d’alarme.