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Son intervention aux commémorations de la libération d'Orléans par Jeanne d'Arc en fait l'objet de tous les éditos : Emmanuel Macron est devenu incontournable.

Ce matin en Une de vos journaux certains, bien rares, se souviennent qu’on célèbre l’Europe et voudraient bien y croire :

- La Croix : Europe, stop ou encore.

- Le Figaro constate que la puissance est ailleurs : comment la Russie mène le jeu en Syrie.

Et chez nous, on tâtonne.

- Le Parisien : un nouvel arsenal contre le djihad. Le Parisien qui affiche : Brétigny : révélations sur une catastrophe annoncée.

Mais l’actualité du jour est l’Assemblée Nationale :

- Libération : Loi El Khomri : 72 heures pour éviter la rupture. Libération qui titre en pages intérieures : Le PS risque l’accident de travail.

- Alors que l’Opinion nous parle de ces députés PS qui rêvent du 49-3 ou comment faire passer une loi sans avoir à la voter.

Macron

On ne sait pas s’il ferait le plein des électeurs, mais il a déjà quasiment tous les éditoriaux. Chacun y va de sa dissertation sur Jeanne d’Arc et sur le récit national. Mais certains s’interrogent tout de même. Sans surprise, l’Humanité s’agace : "Il parait que Paul Ricoeur était son maître. Ce maître disait "Quand on parle du passé, soit on oublie, soit on rabâche"."Macron ratisse large, constate Michael Tassart dans le Courrier Picard, mais le charme de la danse du ventre finira par s’évanouir si l’ambitieux ministre ne clarifie pas sa position. Après quoi court Macron ? Que vise-t-il ? L’Elysée ? En 2017 ? Après ? Seul ? Avec des alliés ?". Dans le journal de Haute Marne, Christophe Bonnefoy n’est pas plus tendre : "pour l’instant, il n’est que dans la petite phrase et la communication. De Jeanne d’Arc il pourrait ainsi vite passer à Don Quichotte… Et le brassage de vent qui va avec . Mais dans l’Opinion, Olivier Auguste s’interroge surtout sur ce que ce genre d’appétits révèle d’une fin de règne déliquescente : "quel spectacle ! quel contraste avec la fin de l’ère Sarkozy : jusqu’aux ultimes jours de son quinquennat, malgré son impopularité, personne à droite n’a osé contester publiquement son autorité, gardant l’espoir (la crainte pour certains) d’un ultime rebond et d’une reconduction". Aujourd’hui, à droite comme à gauche, tout est ouvert et l’on voit les ambitions surgir. Un peu moins les visions.

Exposition

Alors que la France cherche encore sa stratégie pour répondre au défi de la radicalisation, le Figaro nous parle d’une exposition qui fait débat au Danemark. Dans "Musée des martyrs", un collectif d’artistes prétend chercher à comprendre les motivations des kamikazes de Paris et Bruxelles. "Nous les voyons comme des assassins, dit l’un d’eux, mais nous ne pouvons fermer les yeux sur le fait qu’ils sont considérés comme des martyrs dans certains milieux islamistes". Ledit artiste éprouve le besoin de préciser que l’empathie n’est pas la sympathie, mais qu’il "ne faut pas fermer les yeux sur le fait qu’ils sont considérés comme des martyrs dans certains milieux islamistes". Des voix s’élèvent pour défendre l’exposition au nom de la nécessité de comprendre et du droit des artistes à s’exprimer. Mais dans un monde où l’on considère que le but de l’art est de déranger, la réussite est absolue.

Jusqu’au boutisme

Kamikaze est un mot japonais. Et la Seconde guerre mondiale nous a montré ce que les soldats japonais étaient capables d’accomplir, enfermés dans un code d’honneur et de respect de l’ordre. Le site Ulyces nous emmène à la rencontre du dernier soldat retrouvé sur une île indonésienne, l’un de ces hommes qui refusaient d’admettre que la guerre était finie. Le caporal Onoda fut retrouvé en 1974. Le dernier de ses hommes avait été tué lors d’une échauffourée avec la police locale après un énième raid contre les villageois. Les derniers ordres qu’il avait reçus en 1944 étaient de ne se rendre à aucun prix, de se nourrir de noix de coco s’il le fallait et d’attendre le retour de l’armée impériale. L’obéissance ou la foi, jusqu’à la folie.

Faits divers

La découverte de ces soldats fut-elle classée dans la rubrique faits divers ? Le sociologue Pierre Bourdieu parlait du fait divers qui fait diversion, qui nous évite de parler des sujets de fond, économie, politique… Libération donne la parole à Mara Goyet, professeur d’histoire-géographie connue pour ses textes sur l’école et qui publie un livre consacré aux faits divers. Contre le sociologue, elle fait l’éloge de ces récits qui nous recentrent, qui nous ramènent à ce qu’il y a de plus humain et de plus intérieur : le désordre, le chaos, le hasard. En quelques mots, un trouble dans la causalité : "un homme abat d’un coup de fusil son voisin ; ils étaient en désaccord pour la décoration du sapin". Une mise à distance de l’horreur à travers l’absurde.

366

Un chiffre dans Libération et tout à coup comme une angoisse. 366 % c’est la hausse du prix au kilo de la vanille à Madagascar. En cause, une mauvaise récolte, la spéculation irrationnelle, et la baisse de la qualité depuis que les producteurs cueillent la vanille avant son arrivée à maturité pour profiter de la hausse des prix et prévenir les vols dans leurs plantations. Bref, les industriels vont recourir davantage à la vanille de synthèse. On espère que vous avez savouré votre glace à la vraie vanille pendant ce week-end estival.

Et pour votre vanille, il faut s’attendre au pire. On vous la sert avec des cornichons ? Le site Rue 89 nous apprend les dernières nouveautés en matière d’intelligence artificielle : après le jeu de Go, les logiciels s’attaquent à l’association des goûts. Chef Watson est un logiciel programmé à partir de plus de 10.000 recettes pour en générer de nouvelles. Comme le Bloody mary à la mayonnaise. Ou la mozzarella associée à l’échalote, au riz arborio et à la mangue. Immédiatement, vous repensez à Gaston Lagaffe et sa célèbre morue aux fraises avec mayonnaise chantilly aux câpres. Sauf que là, c’est de l’intelligence artificielle, c’est moderne. Et quand c’est moderne, tout passe. On dirait un discours politique sur la remise en marche de la France.