Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
Les bons et mauvais bulletins de l’actu
Ce matin dans les journaux, il y a des bons et des mauvais bulletins. Le bon bulletin c’est pour Jean-Michel Blanquer. Pour le Figaro le Ministre de l’Éducation, c’est "le modèle à suivre pour réussir le remaniement" , "concentré, préparé, un mélange de bon sens et d’excellence" s’enthousiasme le quotidien. Un autre excellent bulletin, celui du surdoué de l’équipe de France de foot, Kilian Mbappé, qui jouera demain contre l’Allemagne. "Un talent inouï" pour Libération mais attention à "ne pas dérégler le collectif" . En revanche, il y a des bulletins pourris en Une de l’Opinion qui revient sur le scandale du fichage des militants Force Ouvrière . Mais le bulletin le plus alarmant, c’est le bulletin météo du département de l’Aude passé cette nuit en vigilance rouge. Il ne fait pas la Une de la presse mais il est dans les tendances du réseau social Twitter.
L’Aude en vigilance rouge, l’urgence ce matin, s’écrivait sur Twitter.
Il fallait suivre ce matin deux comptes sur Twitter pour prendre très tôt la mesure de ce qui est arrivé cette nuit dans l’Aude. Le premier c’est Météo Pyrénées, animé par une équipe de bénévoles qui a partagé toute la nuit sur le réseau social des photos et des vidéos du déluge qui s’est abattu dans la région : voitures submergées, inondations, torrents et débordements. Et bien sûr le compte de la préfecture qui tweete minute par minute la liste des routes fermées et qui annonçait vers 5 heures du matin la suspension des transports scolaires sur l’agglomération de Carcassonne.
A la Une de la Charente Libre, les bulletins scolaires ont des allures de bulletin météo.
Avec du rouge, du vert, du jaune en fonction du degré de maîtrise de des apprentissages. Depuis deux ans, 14 collèges charentais ont remplacé les notes par des couleurs nous explique la Charente libre. les profs et les élèves sont ravis par la nouvelle méthode d’évaluation. Les plus déstabilisés ce sont les parents. Pauline, qui est en 5e, a compris tout de suite l’intérêt du système : "Les parents quand ils voient du rouge, ils sont moins pas contents que si tu avais eu 2".
Si le syndicat Force ouvrière avait choisi d’évaluer une centaine de ses responsables avec des couleurs et pas des notes occultes et insultantes, ils seraient moins "pas contents" les militants FO et ça aurait évité au syndicat une crise qui fait ce matin la Une de l’Opinion après les révélations mercredi dernier du Canard Enchaîn é. "Niais", " Collabo", "Franc-maçon", "Trop intelligent pour entrer au bureau confédéral"... Voilà ce que l’on peut lire sur les "bulletins" parallèles de la direction. Un fichage occulte interdit par le droit du travail et la CNIL qui pourrait conduire selon l’Opinion à la démission du n°1 Pascal Pavageau qui s’est excusé. On saura mercredi si la commission exécutive du syndicat voudra convoquer un comité confédéral extraordinaire pour exiger la démission du secrétaire général lequel dénonce une tentative de déstabilisation.
Lagardère : tentative de déstabilisation ?
David Abiker évoquait les bons et mauvais élèves, il y en a qui "trichent" si l’on en croit le JDD qui revenait hier à la suite des Échos sur la tentative de déstabilisation du groupe Lagardère, propriétaire d’Europe 1 et du JDD . Plusieurs fonds d’investissement auraient entrepris de s’opposer à la stratégie du groupe, voire d’en prendre le contrôle en mai dernier. Achats d’actions suspects, soupçon de délit d’initié, alliance et retournement d’alliance entre investisseurs, mail anonyme dénigrant le dirigeant Arnaud Lagardère envoyé d’un cybercafé à Londres, si vous êtes fans du film Wall Street, nostalgique de Dallas ou accro à la série Suits, il faut suivre ce feuilleton-là qui pourrait aussi s’intituler mais qui veut la peau d’Arnaud.
Quatre millions de malades imaginaires ?
On termine avec le bulletin de santé de quatre millions de Français en Une du Parisien-Aujourd’hui en France . Sur ce bulletin-là, des douleurs non identifiées comme le syndrome de la bouche brûlante, le syndrome de l’intestin irritable, la fibromyalgie ou encore l’algie vasculaire de la face. Ce sont des vrais noms de maladies mais derrière, on ne sait pas ce qu’il y a. Longtemps, les médecins ont dit c’est dans la tête traduisez "Malade imaginaire" dans la langue de Molière . Le mérite du Parisien-Aujourd’hui en France ce matin, ce n’est pas de leur trouver une explication mais de dire à ces Français qu’ils ne sont pas seuls.