Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
À la Une ce mercredi matin une parole et des cris d’alarme. Les cris d’alarme sont ceux des pompiers à la Une du Figaro. Face aux agressions en tout genre, ils sont les victimes. Cri d’alarme de l’Humanité qui dénonce une pauvreté de dingue à la veille du plan pauvreté présenté ce jeudi par le Président de la République. Cri d’alarme, en Une du Parisien, face aux vols de carburant qui annonce le grand retour des siphonneurs. 8.200 vols d’essence depuis le début de l’année, ça en fait des tuyaux. Des cris donc mais une parole, celle du Pape François, homme de parole dans le film de Wim Wenders qui fait la Une de La Croix.
Dans le Figaro, des pompiers qui veulent être protégés.
Le Figaro qui, à l’approche du Congrès national des sapeurs pompiers fin septembre, pose ce matin une question indigné. Comment expliquer les agressions contre ceux qui sont là pour sauver ? Après la mort d’un pompier poignardé par un dément le 4 septembre dernier, le journal énumère la liste pénible des jets de projectiles , de couteaux, de seringues même et de poings dont sont victimes les pompiers en opération. Depuis le début de l’année, on dénombre 49 agressions avec armes, 250 agressions simples (comme si une agression de pompier était simple) et 150 violences verbales. "Quand on voit tomber à nos pieds une boîte de conserve jetée du 14e étage, on a du mal à comprendre", s’interroge ce matin Grégory Delacroix (pompier depuis 20 ans en service à Lille). Ces violences, en hausse de 17% depuis l’an dernier, interrogent sur la protection des pompiers par les forces de l’ordre. Alors qu’en Angleterre, un projet de loi est sur le point d’être adopté pour renforcer les sanctions pénales contre les agresseurs. Ce qui fait dire à François Xavier Bellamy, philosophe et élu Les Républicains de Versailles : "quand le sauveteur devient une cible, c’est l’humanité qui perd du terrain".
L’humanité, le journal, fait sa Une sur la pauvreté.
Alors que le président présentera ce jeudi son plan pauvreté, le quotidien fondé par Jean Jaurès retourne contre Emmanuel Macron ses propres paroles sur le pognon de dingue dépensé dans les aides sociales et parle d’une "pauvreté de dingue". Il cite les chiffres du Secours populaire et dénonce d’emblée le plan présenté demain comme un gadget de communication. Dans Les Échos, Christelle Cornudet préfère évoquer un virage social pour séduire l’électorat de gauche plutôt que de la communication. Une communication totalement réorganisée, c’est ce que nous explique Le Monde qui dresse le portrait de Sylvain Fort, qui dirigera désormais la communication d’Emmanuel Macron à l’Élysée . Amateur d’opéra, normalien, auteur de livres sur la musique, c’est lui qui a présenté un chanteur d’opéra en 2017 au candidat Macron pour qu’il travaille sa voix quand elle partait dans les aigus. Sylvain Fort s’est fixé pour objectif, nous dit Le Monde, de démilitariser la communication présidentielle pour "ne pas finir le quinquennat dans un abri atomique".
Le pape aussi soigne sa communication.
Un pape face caméra titre La Croix qui revient sur la sortie ce mercredi du documentaire réalisé par Wim Wenders (palme d’or à Cannes en 1984 pour Paris Texas), Le pape François homme de parole. Un Wim Wenders sous le charme de la fibre sociale et écolo du pape et auquel le Vatican a ouvert ses archives. Si le pape s’est prêté de bonne grâce à l’exercice, il a refusé de tourner plusieurs prises et de faire l’acteur. La Croix note que ce documentaire, dont la bande annonce traduit la bienveillance, sort au moment où François affronte une opposition inédite dans les rangs de l’Église et entend se passer de la médiation des journalistes pour toucher le plus large public.
C’est dommage car les journalistes aident parfois à décrypter certaines paroles.
À commencer par celles des ados. Le Parisien Aujourd’hui en France traduit pour nous les nouvelles expressions employées par les jeunes.
Par exemple, une expression que nos amis pompiers connaissent bien : "Je suis en PLS" (position latérale de sécurité), peut se traduire par "je suis au bout du rouleau". "Je m’en rince" signifie "je m’en fiche". "C’est un bambi" est égal à "c’est un loser, un naze". "Starfoullah !" se traduit par "ça par exemple !". "Il m’a fait un prank" veut dire "une mauvaise blague". Pour approfondir, David Abiker vous conseille Lexique ta mère, un livre qui décortique cet argot et qui est signé par Benjamin Valliet. Il sait de quoi il parle puisqu'il est prof.
Pour terminer, les héros de notre enfance, Barbie et Big Jim.
La biographie de Big Jim sortira fin novembre, Paris Match annonce un livre événement qui retrace la création de cette figurine dont le biceps gonflait quand on lui pliait le bras. Quant à Barbie, ce n’est pas un livre qui l’attend mais des films, nous précise le site Comicsblog, puisque son fabriquant Mattel veut diversifier ses revenus et proposer des films. Exactement comme Lego l’a fait avec succès il y a quelques années. Ken va enfin se mettre à bosser.