Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
Ce vendredi à la Une de la presse, on parle d’arrêts. Les six arrêts du gardien de but de l’équipe de France, ce jeudi soir à Munich contre l’Allemagne. Alphonse Areola. "Heureusement qu’il était là", titre L’Équipe . Dans le Parisien, le Premier ministre lance la bataille des arrêts maladie en hausse de 4% en 2017. Mais à la Une des journaux ce vendredi matin, il y a des fléaux qu’on n’arrête pas. Dans les Échos, c’est la dette Française plombée par celle de la SNCF et qui approche les 100% du PIB. À la Maison-Blanche, après la publication dans The New York Times de la tribune anonyme sur la résistance antitrump, on n’arrête plus les fuites. Bref, ce matin dans la presse, on manque de gardiens ou de plombier.
Comment arrêter une hécatombe en Syrie, c'est la question posée ce matin par Ouest France.
Ouest France qui fait sa Une sur Idlib où trois millions de Syriens sont pris en otage et en étau entre les milices Djihadistes et la stratégie meurtrière du régime, alors que des négociations décisives pour éviter le carnage s’ouvrent aujourd’hui en Iran et à l’ONU. Ce qui fait dire à l’éditorialiste, Laurent Marchand, que le sort d’Idlib pose un défi humanitaire mais également politique aux occidentaux et surtout à Washington où des voix s’élèvent pour dénoncer le risque d’isolement. Ce qui fait froid dans le dos, c’est d’imaginer qu’au même moment aux États-Unis, Trump s’est engagé dans une autre guerre, surréaliste. Libération parle de guerre de sécession à la Maison-Blanche après la publication de la tribune du New York Times montrant comment l’administration de Trump tente de neutraliser l’homme le plus puissant du monde. Corentin Sellin, spécialiste des États-Unis, pose l’hypothèse que l’auteur anonyme veut faire disjoncter Trump pour le pousser à la faute. Trump est désormais engagé dans une chasse aux sorcières.
On parle également chasse dans Le Parisien Aujourd’hui en France.
Pendant que Trump chasse la taupe, et à la veille de l’ouverture de la saison de la chasse dans le Sud de la France, une pétition réclame la suppression du rayon chasse dans les magasins Décathlon . Certes, on ne vend plus d’armes chez Décathlon depuis 2003, rappelle le Parisien-Aujourd’hui en France, mais on continue d’y commercialiser des cartouchières, des balles et un produit "super attractant pour les sangliers". La pétition en ligne a déjà recueilli 27.000 signatures. Pour le naturaliste Pierre Rigaux, il est inacceptable qu’une enseigne de sport familiale "fasse la promotion de la chasse". Coté chasseur, on parle d’une "initiative stupéfiante et révélatrice de la dictature de la pensée".
Une bataille du même genre sévit à la Une du Figaro.
Où comme les chasseurs et leurs opposants et opposantes, les partisans et les partisanes de l’écriture inclusive ne désarment pas . Le Figaro observe avec méfiance les récalcitrants et les récalcitrantes de cette bataille et la progression de l’écriture inclusive. On la pratique désormais dans les annonces de recrutement de la SNCF, dans l’université et dans certaines entreprises. On dira donc "chers étudiants, chères étudiantes", on dira "bonjour à tous et à toutes" et non pas "bonjour à toutes et à tous". Pourquoi ces changements ? Pour inclure, pour n’oublier personne et pour égaliser. Bref, parce que le politiquement correct l’emporte sur le langage correct.
C’est ça le monde qui change.
Il y a pas mal d’exemples ce matin dans la presse de ce monde qui change pour le meilleur ou pour le pire. Dans Presse Océan, journal de Loire-Atlantique, on apprendra qu’un jugement a validé le licenciement d’un salarié qui utilisait sa voiture de fonction pour faire du Blalacar . Dans les Échos, on comprendra pourquoi la marque d’imperméables Burburry renonce à la fourrure et à détruire ses stocks d’invendus sous la pression des jeunes consommateurs. Dans Le Monde, on apprendra qu’il existe en France 150 ressourceries , des lieux où l’on donne une deuxième vie aux objets destinés à être jetés. Ces ressourceries c’est 3.000 emplois.
Enfin dans Ouest France on apprend qu’à Londres, même la rue se met au paiement sans contact . Les vendeurs ambulants et même ceux qui font la manche en chantant comme Charlotte Campbell, 28 ans et chanteuse de rue révélée sur YouTube, qui vient de s’équiper d’un lecteur de carte bancaire.