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Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

Bonjour David, 

Bonjour Nikos, bonjour à tous

Ce matin, c'est le site oups.gouv.fr qui tient une grande place dans la presse. 

"A défaut de paiement passé ce délai et en cas de rejet motivé de vos observations écrites éventuelles, nous serions fondés à en poursuivre le recouvrement forcé par la contrainte vidée à l’article L725-3-1 du Code Rural". "L’administration veut se débarrasser du charabia" nous explique ce matin Le Parisien – Aujourd’hui en France. Comment ? Avec un site internet gouvernemental baptisé oups, oups.gouv.fr. Il est le bras armé de la commission interministérielle de la transformation qui invite les Français à partager les lettres les plus incompréhensibles envoyées par l’Etat à ses administrés. Objectif : faire plus simple et plus clair. Oups, lancé il y a trois semaines a déjà enregistré 200.000 connexions.

Parmi les thématiques les plus consultés "Je déclare", "Je paie mes impôts", "Je déménage" et "Je poursuis des études supérieures". Paradoxe, dans l’Opinion Olivier Auguste dénonce "le langage infantilisant de l’Etat Nounou". "Pendant la canicule buvez beaucoup, prenez des nouvelles des personnes âgées, réfugiez-vous dans une pièce fraîche, prenez une douche, fermez les volets, ne portez pas de cravate, installez un double vitrage". L’Etat simplifie ses lettres et nous parle comme si on avait huit ans. Et pourtant parmi tous ces conseils, à lire la presse, il en est un qu’il faut écouter : économisez l’eau.

Eau : le bassin de l’Adour menacé en 2050

Le quotidien du Sud Ouest a bien choisi son cliché, une terre sèche, craquelée "Manque d’eau" titre La République des Pyrénées, "Les conséquences les plus graves seront ici en Adour". Et c’est Martin Malvi président de la région Midi Pyrénées qui tire la sonnette d’alarme. C’est ici sur le bassin de l’Adour que les conséquences du réchauffement climatique seront les plus graves au plan national. D’ici 2050 explique l’élu, la moitié des quantités d’eau consommées aujourd’hui aura disparu.

200.000 connexions en trois semaines pour oups.gouv.fr

Et le quotidien pyrénéen de décrire la baisse de 40 % du débit des rivières, des périodes d’étiages plus précoces et plus longues, la dégradation de la qualité de l’eau, la biodiversité fragilisée. Pour les autorités locales il faudrait cinq milliards d’euros d’investissement pour adapter, financer les actions de préservation de la ressource en eau et les adapter au réchauffement climatique. Le futur que décrit La République des Pyrénées c’est ce que vivent aujourd’hui des millions d’Indiens.

Crise de l’eau en Inde

Le Monde dresse un tableau apocalyptique des conséquences très concrètes du manque d’eau dans le Sud et le centre de l’Inde. Émeutes au Madhya Pradesh où la police est chargée de surveiller jour et nuit les dernières réserves d’eau disponibles, fermeture des écoles au Karnataka où les cantines ne peuvent plus donner à boire aux enfants, villageois du Maharashtra obligés de réutiliser leurs eaux de vaisselles pour cuisiner.

La crise indienne de l’eau confirme que la superpuissance indienne a un talon d’Achile

Ce qui est en cause, explique Le Monde, c’est le retard de la mousson qui assure habituellement 70 % des précipitations, retard que les experts attribuent une fois encore au réchauffement climatique. C’est la mousson la plus tardive des 10 dernières années expliquent les météorologues. Pour les paysans c’est une catastrophe mais surtout, cette crise indienne de l’eau confirme que la superpuissance indienne a un talon d’Achile. Avec 16 % de la population et 4 % de la ressource en eau, 600 millions d’Indiens souffrent de stress hydrique, de pénurie d’eau, le pays ne recueille que 8 % des eaux de pluie, un des taux les plus bas au monde.

Sans compter l'absence presque totale de recyclage des eaux usées. Voilà pourquoi l’eau est une priorité du nouveau gouvernement Modi et pourquoi il a créé un grand ministère de l’eau. Alors l’Inde n’est pas la France, mais le cas indien donne une portée particulière à l’éditorial des Dernières Nouvelles d’Alsace : "Longtemps le dérèglement climatique n’a été qu’une menace diffuse et lointaine, la bombe à retardement est désormais amorcée, en certains points du globe elle a d’ores et déjà explosé".

Les néo nazis à l’eau !

Alors pour respirer un peu on lira dans l’Opinion le billet de Michel Schiffres. A Ostritz dans l’Est de l’Allemagne où se tient chaque année un festival de musique néonazi, la justice a fait saisir par la police 4.400 litres de bière pour éviter les débordements alcoolisés des militants d’extrême droite. Les villageois eux-mêmes ont vidé l’épicerie locale de ses fûts et canettes pour prêter main forte aux autorités. L’extrême droite privée de bière et forcée à boire de l’eau, ça s’appelle un putsch démocratique.