Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
Ce lundi, le sujet qui domine la presse c’est le budget et le pouvoir d’achat des ménages. Le pouvoir d’achat au cœur du projet de loi de Finance , explique le Figaro.Un pari fiscal pour Les Échos tandis que Libération énonce l’équation compliquée de M. Bricolage (Monsieur Bricolage c’est Macron) : tenir ses engagements, sans malmener le pouvoir d’achat tout en composant avec une croissance faible . Bon courage. Dans La Dépêche du Midi, Jean-Claude Soulery nous invite à tendre l’oreille pour entendre la petite musique de la macronie qui va tenter cette semaine de nous convaincre que ce budget sera favorable au porte-monnaie des Français. Mais ce matin, ce n’est pas la bataille du budget qui a fait réagir David Abiker, mais les batailles éthiques sur le ventre de l’homme et de la femme, le ventre qui mange et le ventre qui donne la vie. Ces batailles se préparent dans vos journaux et sur les réseaux.
David Abiker a reçu un email incroyable, un texte contre les bouchers.
Un mail surréaliste qui met en question le métier de votre boucher. Un texte d’une extrême radicalité qui fait suite aux attaques de boucheries qui ont eu lieu ces derniers jours dans le nord. Il faut mettre en garde les bouchers qui nous écoutent ou nous lisent, qu’ils gardent leur calme. "Les bouchers vendent de la haine, ils sont les proxénètes de la "viande" et la charcuterie est le charcutage d'individus uniques qui souffrent dans leurs corps d'une fonction alimentaire pulvérisant leur dignité". Et l’auteur d’évoquer un "zoolocauste" et qualifiant le boucher du coin de "petit dealer du plus grand génocide de tous les temps". On s'arrêtera là par respect pour les artisans et les éleveurs qui nous écoutent ou nous lisent. Le texte émane d’un membre du collectif abolition boucherie. Le mail est accompagné d’un lien vers la page Facebook du collectif où l’on peut voir à quoi ressemble ces militants qui portent le T-Shirt Boucher n’est pas un métier. Ce pourrait être vos enfants ou vos petits enfants, pas du tout l’air d’altermondialistes ou de radicaux surexcités les anti-boucheries.
"Ce qui est en jeu c’est la défense non pas du seul bien-être animal, mais d'un bien-être liant condition animale, condition humaine et protection de l'environnement" et là ce n’est pas un vegan qui s’exprime mais les 85 députés de tous bords qui ont publié une tribune en faveur du bien-être animal ce dimanche dans le Journal du Dimanche. Comme si ces jeunes radicaux étaient aux avant-postes d’une révolution dont on se demande si elle ne va pas tourner à l’avantage des animaux.
Sauf que pour l’essayiste et chroniqueur du Figaro, Robert Redeker, notre époque marche sur la tête.
Robert Redeker évoque une philosophie devenue folle, titre de l’ouvrage que vient de publier l’universitaire Jean-François Braunstein. Le genre qu’on substitue au sexe, la mort et l’euthanasie transformée en événement technique et l’animal que les antispécistes et autres zoolâtres entendent rendre égal à l’homme. Dès lors qu’il n’y a plus de distinction entre l’homme et l’animal, ce sont toutes les frontières qui sont détruites pour mettre à bas l’humanité de l’homme. Autant vous dire que l’homme a déjà pris le maquis.
Il n’y a pas que les anti-boucheries qui se mobilisent sur les questions éthiques.
À la veille de l’avis rendu par le CCNE (le conseil national consultatif d’éthique), les associations, mouvement, collectifs et autres pétitionnaires s’énervent sur tous les sujets, nous prévient La Croix. La Manif pour tous appelle à une première mobilisation si le gouvernement confirme sa volonté d’étendre la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules et prévoit déjà à un premier rassemblement demain devant le CCNE. Au-dessus, toujours dans La Croix, ce sont des associations féministes mais également de lesbiennes qui veulent une coalition contre la Gestation pour autrui face à la marchandisation des ventres . Enfin, sur la page d’à côté, il est encore question d’éthique, mais d’éthique médicale. Une pétition veut abolir non pas la boucherie mais la clause de conscience des médecins qui les autorise à ne pas pratiquer une interruption volontaire de grossesse . La pétition a déjà recueilli 47.000 signatures. Ce qui n’empêche pas un médecin d’expliquer qu’avec ou sans cette clause de conscience, et pour tous les actes médicaux, un médecin agit toujours en conscience.
David Abiker parlait de l’IVG, lire ce week-end l’enquête du Monde Magazine sur cette génération qui se défie non pas de son boucher mais de son gynécologue et de la pilule et qui entend recourir à une autre contraception. Exemple ce matin dans Le Maine Libre qui fait sa Une sur ces jeunes filles qui utilisent des applications smartphone qui calculent les périodes de fécondité . Ces jeunes filles les détournent de leur usage premier (la fertilité) pour en faire un outil de contraception avec des risques de grossesse évidemment. Alors le planning familial sarthois mets en garde. Même avec un smartphone, la méthode de nos arrières-grand-mères à la sauce deux.zero n’est pas fiable. Au risque de faire un bébé toute seule.