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Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

Bonjour David Abiker, pour votre revue de presse de ce vendredi 18 janvier vous avez repéré les trois mots qui font l'actualité à la veille de "l'acte 10" des "gilets jaunes" : violences, écoute, négociation.

Ce matin dans la presse, trois mots qui s’enchaînent : violence, écoute et négociation. La violence fait la une du Courrier Picard. A Albert dans la Somme. A l’appel des parents d’élèves, les écoliers étaient absents hier pour protester contre les incidents causés par un enfant violent de neuf ans avec lequel il faudra sans doute faire preuve d’écoute et de négociation dans les jours à venir. La violence vous la retrouvez aussi à la une de l’Ardennais, de Sud Ouest, du Dauphiné ou de Libération qui mettent en question, les balles de défense utilisées par les forces de l’ordre dans les manifestations.

Mais la presse vous parle aussi d’écoute ce matin avec le Président de la République qui échangera aujourd’hui avec des maires à Souillac dans le Lot : c’est la une du Midi-Libre et de la Dépêche du Midi. Comment écouter le peuple s’interroge encore l’hebdomadaire le 1 à la veille du 10e samedi de manifestation des "gilets jaunes". Ce qui nous amène à la une du Point sur l’art de négocier pour éviter les conflits : conflits avec les enfants, le conjoint, l’employeur et ce conseil de Lionel Bellenger philosophe : la solution à un conflit se trouve dans ce qu’on va entendre chez la partie adverse. A bon entendeur donc.

Souillac attend Macron

Tendre l’oreille, c’est ce que le Président de la République va faire à Souillac aujourd’hui avec les maires de la région d’Occitanie. La Dépêche du Midi et le Midi Libre décrivent ce matin l’effervescence qui précède cette deuxième rencontre des élus locaux. Imaginez, le dernier président de la République à s’être rendu à Souillac dans le Lot, c’était Raymond Poincaré c’est dire. Le Midi Libre rapporte que dans la nuit de mercredi à jeudi des tagueurs ont dessiné des "gilets jaunes" sur les murs de l’hôtel de ville, plus loin un mur repeint en jaune sur lequel a été écrit "Dictature, le roi arrive". Pourtant, le maire de cette commune de 3.000 habitants a un nom prédestiné.

Il s’appelle Sanfourche… Jean-Michel Sanfourche pour qui "il y aura un avant et un après ce 18 janvier, on parle de Souillac partout en France comme à l’étranger" confie-t-il à la Dépêche du Midi. Sûr que les commerçants vont s’en souvenir de cette visite. Le centre-ville est bouclé, les commerces fermés, les accès verrouillés par la gendarmerie. On se réjouit à Souillac mais on prend ses précautions.

 "On veut une négociation pas une grand-messe"

Le Midi Libre lui anticipe lui sur les questions des maires au président : fiscalité, coût des services publics, financement de la transition écologique. Le quotidien précise d’ailleurs qu’il n’a pas été si facile de mobiliser des élus locaux toute une journée. Certains refusent de faire de la retape pour Macron tel Christian Bihlac maire de Péret dans l’Hérault "prêt à participer à des négociations dit-il pas à une grand messe". Et oui, écouter, répondre, donner du temps et refaire le show qui a séduit la presse mardi et qui fait la une du Parisien Aujourd’hui en France ne suffira pas. Car les maires veulent plus que de la considération aujourd’hui, ils veulent négocier des moyens.

L’art de négocier son salaire

L’actualité est pleine de négociations plus ou moins en panne. La négociation bloquée entre Trump et les démocrates sur le mur qu’il veut construire et qu’ils lui refusent. La négociation en panne entre Theresa May avec sa majorité sur le Brexit.  Sans parler des négociations de salaire en cette période où les entreprises pratiquent le rituel de l’entretien d’évaluation. C’est là que la lecture du Point peut être utile. On y trouvera trois conseils des DRH pour négocier.

Premier conseil de Jean-Christophe Sciberras ancien président de l’association nationale des DRH et DRH lui-même : choisir son moment, il faut demander une augmentation quand on est apprécié pas quand on vient de se faire engueuler, bref il faut être position de force. Deuxième conseil : montrer chiffre à l’appui qu’on la mérite, il faut être cartésien et avoir des arguments sérieux. Troisième conseil : ne jamais menacer l’employeur. Par exemple brandir la menace d’une démission ça peut se retourner contre vous.

Un conseil de Sandrine via Linkedin

Mais le meilleur conseil, je l’ai trouvé ce matin sur Linkedin, le Facebook des pros. Sandrine qui est elle-même DRH a répondu à ma question : comment négocier une augmentation de salaire ? Et donc voilà son conseil : vous dites à votre patron "si vous ne m’augmentez pas, je dirai à tout le monde que vous m’avez accordé une énorme augmentation. Et ensuite c’est vous qui en assumerez les conséquences". Sandrine précise immédiatement que c’est une blague. C’est peut-être une blague mais pas un si mauvais conseil quand on y réfléchit bien.