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Chaque jour, Mathieu Charrier scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

Mathieu Charrier remplace David Abiker du lundi 4 mars au vendredi 8 mars 2019.

À la Une de beaucoup de vos journaux ce vendredi matin, le visage du Cardinal Barbarin.

"Le primat Gaulé" titre le journal Libération. "Le Choc" en une de La Croix. Le Cardinal Barbarin a été condamné ce jeudi pas le tribunal de Lyon à six mois de prison avec sursis pour "non dénonciation d'abus sexuel" dans l'affaire du père Preynat. "L'Église de France sous le choc" titre Le Figaro en Une. Le Figaro qui parle de condamnation surprise car c'est vrai que le procureur n'avait pas requis de peine à l'encontre du prélat. "Il paie aussi l'addition de ses prédécesseurs" écrit Jean-Marie Guénols dans son décryptage. "Pour tirer des enseignements, il va toutefois falloir attendre la décision du pape" poursuit-il.
Car si Philippe Barbarin a annoncé qu'il allait se rendre à Rome pour présenter sa démission au Saint Père, ce dernier n'est pas obligé de l'accepter. Il l'avait d'ailleurs refusée une première fois lorsque l'affaire avait éclatée.
Cette condamnation on la retrouve aussi en Une de pas mal de vos quotidiens régionaux. "Barbarin : la chute", titre le Journal de Saône-et-Loire. "Cette démission est historique", écrit Maurice Bontinck dans la Charente Libre, "parce qu'elle montre à chaque victime d'un individu couvert par une autorité que cette dernière ne pourra plus faire comme si elle ne savait pas". "La Justice, enchaîne Laurent Joffrin dans LIbération, a lancé à l'Église un avertissement salutaire".
Le Parisien Aujourd'hui en France de donner la parole à Alexandre, "l'homme qui a fait chuter Barbarin", c'est lui qui avait alerté le cardinal en 2014. "Cela montre à l'Église qu'elle n'est pas au dessus des lois" réagit-il.
Cet Alexandre est joué par Melvil Poupaud dans le film "Grâce à Dieu" de François Ozon qui raconte comment cette association "La Parole Libéré" a révélé le scandale. Le réalisateur réagit d'ailleurs dans Libération parlant de "victoire symbolique importante". Le film a déjà attiré 500 000 spectateurs et si vous ne l'avez pas encore vu, vous savez ce qu'il vous reste à faire ce week-end.

La parole des femmes qui se libère également à l'occasion de la journée mondiale des Droits des femmes.

"La journée des femmes est une ineptie écrit Laurent Bodin dans l'Alsace. Mais qui doit impérativement durer parce qu'elle a valeur de symbole et permet d'éveiller les consciences" poursuit-il. Nicolas Charbonneau dans Le Parisien : "la journée des femmes est coincée entre la journée mondiale du tennis et celle de la plomberie. On en est là, devoir réaffirmer une fois par an une évidence".
Alors chaque journal local d'y aller de son portrait. L'Yonne Républicaine est parti à la rencontre de Manon, Sandra, Delphine et Anaïs dans une gendarmerie, dans les vignes un hôpital ou les transports routiers.La République du centre a rencontré Marylène et Nicole qui tiennent les reines d'un des plus gros clubs d'athlétisme du département. Centre Presse est allé voir des femmes sapeurs pompiers. Le Midi Libre a donné les reines du journal à trois femmes de la région tandis que la Charente Libre rappelle que dans ce département, trois femmes ont le pouvoir, la préfète, la directrice académique et la patronne de l'agence régionale de santé. Elles témoignent.
On retient aussi la prise de parole à cette occasion de Marlène Schiappa dans Le Parisien Aujourd'hui en France. La secrétaire d'État à l'Égalité homme femme affirme qu'il n'y aura pas de report des débats sur l'extension de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et aux femmes seules. Elle souhaite aussi un allongement du congé paternité. Et Ranson d'y aller de son dessin. On y voit deux hommes, chauves, en costume qui regarde une femme en tailleur et qui ironisent. Le premier : "féminiser les noms de métier. Femme de ménage devient femme de ménage" et l'autre de répondre "normal".

Il y aussi ces femmes de combat dans vos journaux ce vendredi matin.

On découvrira le portrait d'Elena Gorolova dans les colonnes du magasine Society. Elle est travailleuse sociale tchèque, et fait partie des 100 personnalités féminines les plus inspirantes de 2018 selon la BBC. Son combat c'est la lutte contre les stérilisations forcées des femmes roms en République tchèque.
On lira aussi dans l'Humanité, le témoignage de ces femmes qui veulent repenser l'architecture de nos villes. Car aujourd'hui encore, écrit le journal, "l'espace public est construit par des hommes et pour des hommes". Les deux tiers des activités financées par les pouvoirs publics par exemple sont destinées aux garçons.
Le département de la Seine Saint Denis a d'ailleurs annoncé l'organisation d'un colloque pour la fin de l'année. "Genre et espace public".
Enfin puisqu'on parle de parole qui se libère, Le Parisien revient sur cette plateforme téléphonique mise en place pour recueillir le témoignage de victimes de violences sexuelles ou sexistes. Elle est installée à Guyancourt dans les Yvelines et 16 policiers s'y relaient toute la semaine. 

La parole doit encore se libérer également chez les adolescents.

On découvre dans les pages Sciences du Figaro qu'être victime de harcèlement à l'adolescence impacterait le développement cérébral. Et ça pourrait entraîner des troubles psychiques. C'est très sérieux puisque c'est une équipe de chercheurs du Kings College de Londres qui a mené l'étude, portant sur 682 ados et parue dans la revue Nature. Ils ont constaté, note Le Figaro, "une modification de la trajectoire du développement cérébral chez les victimes de harcèlement. Rien ne dit en revanche dans l'étude si ce phénomène est réversible dans le temps.

On termine avec deux histoires incongrues.

D'abord cette femme, condamné à quatre mois de prison ferme pour avoir appelé 1.200 fois les gendarmes en six mois, ça fait six appels par jours en moyenne, c'est à lire dans l'Éclair Des Pyrénées. Rachel a 54 ans et elle a justifié à l'audience ces appels par "des crises d'angoisse" qu'elle a le soir chez elle, parfois sous l'effet de l'alcool. "Quand je ne suis pas bien, j'appelle les gendarmes", voilà comment elle résume la situation.
Et puis en Une du Bien Public, ce titre intriguant : "Il menaçait des fillettes pour leur voler leurs chaussettes". Les faits se sont déroulés lundi et mardi à Dijon. Un homme a menacé quatre jeunes filles de 10 à 13 ans pour qu'elles lui remettent leurs chaussettes. La police, qui a pris l'affaire très au sérieux, a interpellé un suspect qui va être présenté à un juge. Une histoire qui ne nous aide pas à nous lever du bon pied.