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Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

Bonjour David, pour votre revue de presse du jeudi 2 mai, la presse revient sur les événements d'hier.

Il est où le 1er-Mai ? Disparu le 1er-Mai. Libération parle "d’un 1er-Mai neutralisé", les Echos d’un 1er-Mai confisqué victime de "l’OPA des 'gilets jaunes' et des black blocks". "Même l’odeur des merguez a disparu" se lamente Cécile Cornudet. Et dans la Croix, Florence Couret interroge le sens d’une fête qui n’en est plus une puisque hier, plusieurs responsables syndicaux ont été contraints de quitter le cortège et le numéro 1 de la CGT n’a pu qu’assister impuissant à la dissolution de sa manif commente Jean-Louis Hervois dans la Charente Libre. Dissous le 1er-Mai. Un 1er-Mai neutralisé, confisqué, dissous dans une violence contenue ce qui fait dire à Jean-Louis Vojtalik du Courrier Picard que "le 1er-Mai a été kidnappé". 

Et puisque ce matin l’avis de recherche du 1er-Mai est lancé, on évoquera une autre disparition : la campagne des européennes. Le Figaro évoque ce matin l’étrange climat qui a saisi classe politique alors que le Rassemblement National célébrait hier Jeanne d’Arc à Metz à seulement trois semaines du scrutin européen. L’une des candidates évoque l’absence de débat dans cette campagne, pas de place pour le fond ou pour les enjeux européens. 

On a volé l’élection !

C’est le terme oui, une campagne où la crise des "gilets jaunes", le Grand débat puis la présentation par le pouvoir des propositions qui en découle ont bouté hors du débat public toute question européenne au point qu’hier à Metz Jordan Bardella accusait Emmanuel Macron de ne pas vouloir que la campagne ait lieu, d’avoir volé l’élection. En réalité, Macron non plus n’est pas content. Vous ouvrez le Parisien ce matin, vous tomberez sur la colère de Macron. Pas content le Président.

Ça a gueulé révèle quotidien, mardi le président a recadré sévèrement ses ministres leur enjoignant notamment de faire campagne pour les européennes. Il a même brandi le bâton le Président : "Si on est deuxième aux européennes, il y a de grandes chances pour que ce conseil des ministres ne se tiennent pas avec les mêmes têtes dans un mois". Faut-il pour autant parler d’une campagne aux abonnés absents ? Peut-être pas, car en tournant deux pages, vous ferez la connaissance d’un vieux routier de l’Europe.

L’expérience d’un vieux routier de l’Europe

Un chauffeur routier, 45 ans qu’il fait ce métier et l’Europe, l’Europe concrète il la connaît. Le journaliste Vincent Montgaillard le suit depuis lundi du Val d’Oise jusqu’en Hongrie et dort dans le camion, couchette du haut alors que le chauffeur, Alain Lefort 66 ans, a pris la couchette du bas. "L’Europe ça m’a ouvert l’esprit", dit le routier et ouvert les yeux sur la concurrence des chauffeurs de l’est, sur les différences de réglementation, sur l’harmonisation des codes de la route et du travail".

Alain se souvient aussi de l’Europe d’hier, la misère des anciennes républiques soviétiques, pas d’autoroute alors qu’aujourd’hui c’est merveilleux. Ça prouve que l’Europe, ça sert à quelque chose. Ses parents vendaient leur production à la halle au beurre, un petit marché, Alain le dit "Il faut bien que le marché s’agrandisse !". Et le temps s’est raccourci. "Avant pour aller en Hongrie, il fallait une semaine, mais désormais il y a moins de paperasse, fini les interminables contrôles douaniers à l’est et les passeports remplis de tampons". 

Alain se souvient aussi qu’il y a quatre ans, les chiens de la douane anglaise ont repéré 12 clandestins montés dans son camion pendant qu’il était en pause. L’Europe, il y a ceux qui en parle et ceux qui la vive. Un feuilleton beau comme un camion à retrouver dans le Parisien Aujourd’hui en France.

François-Xavier Bellamy et Laurent de Sutter : deux philosophe candidats

Oui mais faut partir à la pêche, se donner un peu de mal. Alternatives Economiques "A quoi sert encore l’Europe ?", c’est le dossier du mois. Politis fait sa Une avec Yannick jadot,  tête de liste EELV. Et puis vous avez Philosophie Magazine qui, ce mois-ci fait, dialoguer deux jeunes philosophes qui sont tête de liste de leur parti. François Xavier Bellamy, des Républicains et le Belge Laurent de Sutter qui emmène la liste créée par l’ancien ministre des finances grec Yanis Varouflakis. Donc un philosophe de droite et un de gauche.

"Ça prouve que l’Europe, ça sert à quelque chose"

Extrait de la discussion. Laurent de Sutter à ma gauche : "Si quelqu’un me dit en parlant des migrants, je ne suis plus chez moi, je n’ai pas tellement envie d’être chez lui". Ce à quoi répond François-Xavier Bellamy à droite :"Pour accueillir les migrants il faut bien avoir quatre murs entre lesquels les accueillir". Un débat sincère entre jeunes routiers de la politique. Mais pour faire le tour de la culture européenne il suffit parfois d’une nuit au Musée.

La nuit au musée de Daniela

Ouest France raconte ce matin comment Daniela Italo, Canadienne de 26 ans, a gagné devant 180.000 candidats le concours lancé par le Musée du Louvre et la plateforme Airbnb à l’occasion des 30 ans de la pyramide. Avec, pour récompense, le privilège de passer une nuit au musée. Une lettre de candidature a suffi où Daniela expliquait vouloir prendre l’apéritif devant la Joconde. Eh bien elle a été servie. Coupe de champagne devant Mona Lisa l’Italienne, dîner devant la Venus de Milo et dodo sous la grande pyramide, sans oublier la visite guidée avec conférencière VIP. Le seul problème du système Airbnb c’est que même au Louvre, il faut rendre les clés.