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Chaque jour, Eve Roger scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

Dans la presse ce vendredi, c'est un festival de jeux de mots autour du retour des 90 km/h sur certaines routes secondaires annoncé ce jeudi par le Premier ministre. "Édouard Philippe flashé à reculons" s'amuse l'AFP. "Les 80kmh en marche arrière" pour le Courrier Picard et la Dordogne Libre. "Édouard Philippe lève le pied sur les 80km/h" renchérit Midi Libre.

Il y en a d'autres qui sont de retour ce matin.

Ségolène Royal par exemple. Selon les Échos et Aujourd'hui en France, l'ex candidate de 2007 pourrait rallier la liste en Marche aux européennes lundi. Belle prise pour les uns pour son engagement européen, c'est également une figure de l'écologie. Mais le soutien de l'ancienne ministre de François Hollande suppose aussi quelques contreparties, raconte le journal. En clair, un poste dans les instances européennes. 

Avec l'échéance du 26 mai, c'est aussi le retour des panneaux électoraux et le casse-tête qui va avec, s'exclame Le Petit Bleu d'Agen.
Le problème, c'est les 34 listes pour la seule ville d'Agen, il faut 714 panneaux. Pour l'instant, il n'y en a que 456 de disponibles. Vive le système D !

Le retour aux 90 KM/ h sur certaines routes secondaires ne fait pas l'unanimité, loin de là ! 

Les éditorialistes sont plus que partagés sur le changement de direction d'Édouard Philippe. 

Le nombre de victimes sur les routes risque d'augmenter, analyse l'éditorialiste de l'Est éclair. Le gouvernement aura beau jeu alors de placer les élus devant leurs responsabilités, écrit-il. Ces derniers devront compter avec le deuil et la douleur des familles.

"Le souci reste peut-être la sécurité mais électorale cette fois", raille les Dernières nouvelles d'Alsace. Le Premier ministre donne ce petit coup de volant pour éviter un gros écueil dans L'Opinion. Même tonalité dans Midi libre, en passant la main aux présidents des départements, Édouard Philippe fait une pierre deux coups. Il donne aux élus locaux le sentiment d'être à leur écoute et il calme la colère des Français. Et l'éditorialiste de s'exclamer "qu'est ce que c'est retors !".

Un autre retour et il est le bienvenu, c'est celui de l'emploi !

"Un taux de chômage au plus bas depuis 10 ans", nous disent les Échos, 8.7 de la population active. "Le sous emploi a reculé", égrène à son tour L'Opinion. Les CDI et temps complets ont progressé et ???? Et rien, s'étonne Rémi Godeau à la Une du quotidien. Le gouvernement fait profil bas et c'est vrai ! Souvenez-vous de l'époque Hollande où tout le monde scrutait l'inversion de la courbe du chômage. "Aujourd'hui, écrit il, avec la crise des Gilets jaunes, les fins de mois ont pris le dessus sur la fin du chômage". "Le chômage reste dans l'angle mort des manifestations du samedi", confirme la Montagne. Il doit pourtant rester une préoccupation majeure pour son noyau dur de victimes : les séniors, les chômeurs de longue durée et les jeunes non qualifiés. 

Le gouvernement aimerait bien son retour cette fois : la mixité sociale dans les grandes écoles

En particulier à Polytechnique et à Normale Sup où le nombre d'enfants de cadres est 50 fois supérieur aux enfants d'ouvriers dans la première et 20 fois dans la seconde. C'est le Figaro qui pose la question ce matin. Et si le gouvernement, après la suppression de l'ENA, décidait d' appliquer la discrimination positive dans ces deux piliers de l'excellence française ? Alors discrimination positive, ça veut dire simplement pas de concours pour certains candidats (ceux qui viendraient de quartiers défavorisés) comme c'est déjà le cas à Sciences po. Attention, c'est une mesure explosive. Le quotidien démontre par A + B que c'est un remède empoisonné parce que le problème de la mixité sociale commence dès la maternelle. "L'ascenseur social ne s'est pas bloqué devant les grandes écoles, écrit Laurence de Charette, il est en panne depuis les petites classes". "Un enfant de trois ans d'un milieu favorisé entend 11 millions de mots en un an contre trois millions pour celui qui vient d'un milieu défavorisé", rappelle Marie Estelle Pech. Des solutions existent toutefois comme le dédoublement des petites classes dans les quartiers difficiles, comme on le fait déjà. Mais après, il faut continuer à suivre de très près ces enfants pour les hisser, eux aussi, jusqu'au sommet..

Un petit tour dans les airs pour terminer. 

Eve Roger a décidé de vous parler d'un engin que l'on n'a jamais vu et qui pourrait voler au dessus de nos têtes d'ici cinq ans : le taxi volant électrique et autonome. C'est aujourd'hui en France qui évoque ce projet d'Airbus et de la RATP en Île-de-France. La photo est impressionnante, on y voit un hélicoptère avec trois énormes hélices, un hélico sans le bruit et sans la pollution. Le problème c'est où il se gare pour vous déposer, il ne peut pas atterrir à n'importe quel coin de rue. Il y aurait une dizaine de points d'atterrissage en Île-de-France, écrit le journal, comme les aéroports, Versailles ou encore Marne-la-Vallée. Il ne pourra donc pas être utilisé pour des petites courses. Cependant, il volera à une vitesse bien au delà des 80 km/h, presque le double, à 150 km/h. Édouard Philippe n'a qu'à bien se tenir !