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Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

Europe : 2 femmes peuvent en cacher une autre

L’Europe vient d’inventer le concept de femme providentielle, c’est ce qu’on se dit en lisant la presse du jour. Deux femmes pour sortir de la crise titre Le Figaro. Christine Lagarde et Ursula Van Der Leyen Les nouveaux visages de l’Europe en Une des Echos, Deux femmes à la tête de l’Europe titre encore le Télégramme. Et la presse est unanime, quelle belle avancée sociétale que de choisir deux femmes. Laurent Marchand de Ouest France résume à lui seul tous ces éditos satisfaits après des heures de négociation stérile entre Etats.

Voilà une première historique avec deux femmes à des postes de pouvoir c’est aussi la confirmation que sans un accord entre la France et l’Allemagne l’Union européenne risque la paralysie. Mais si le sexe, des responsables, réglait tous les problèmes du couple, franco-allemand, en particulier et de l’Europe en général, ça se saurait. Car ces deux européennes au pouvoir en cache une autre.

Carola Rackete : Jeanne d’Arc ou "emmerdeuse" ?

Celle que Matteo Salvini, ministre italien de l’intérieur, appelle sans élégance l’emmerdeuse qui fait de la politique sur le dos des migrants (là c’est la pizzeria qui se moque de la mozarella) a été libérée hier soir. Celle qui en quelques jours est devenu un symbole en aidant samedi 42 migrants à débarquer en Europe a bord du Sea Watch dont elle est la capitaine est en photo dans Libération. Elle lève le bras en signe de défiance ; allure juvénile et regard frondeur. Libérée hier soir Carola Rackete est devenue en quelques jours explique Libération, l’incarnation des citoyens d’Europe écœurés par les lâchetés des Etats qui les gouvernent.

A 31 ans, cette spécialiste de la recherche polaire, défenseuse de l’environnement, qui navigue depuis des années et reconnue même par la marine italienne pour son efficacité en matière de sauvetage fait l’objet d’une enquête pour aide à l’immigration clandestine et pour avoir forcé le blocus des eaux territoriales. Dans la presse allemande, elle est devenue Capitaine courage, une Jeanne d’Arc, une Antigone. En trois jours une cagnotte lancée par les médias a recueilli plus d’un million d’euros pour lui venir en aide.

Et tandis que le président du Bundestag Wolfgang Schauble invite les sauveteurs en mer à se demander s’ils ne font pas une fois de plus le jeu des passeurs dans la Voix du Nord Eric Dussart souligne combien le cas Rackete va encore accentuer les visions européennes : "Comme si les dirigeants européens n’avaient que cela à penser voilà qu’une jeune allemande sur les flots humanitaires vient rappeler que la crise migratoire doit les concerner tous et qu’ils doivent se montrer bien plus responsables et solidaires de l’Italie, de la Grèce ou l’Espagne". Je vous le disais, deux femmes à la tête de l’Europe peuvent en cacher une autre.

Les vieux klaxonnent plus que les jeunes

Plus on est vieux, plus on fait du bruit en voiture, c’est le résultat d’une étude réalisé par le site Identitcar et présentée dans Le Parisien Aujourd’hui en France. Elle révèle que plus on avance en âge plus on klaxonne. Les 18-39 ans sont 16 % à avouer une conduite sonore quand ils sont 26 % chez les plus de 70 ans. Ce n’est pas une question d’audition, c’est une question de génération. Ceux qui ont appris à conduite après-guerre ont été éduqué à utiliser le klaxon non pour agresser mais pour avertir, ce qu’un ancien prof de conduite appelle aussi le klaxon moralisateur. Ça ne fait pas des vieux de meilleurs conducteurs car à se focaliser sur les erreurs des autres, on ne fait plus attention aux siennes. L’interdiction du klaxon en ville ne date pas d’hier. En 1921, le premier code de la route proscrivait le klaxon mais autorisait la trompe, c’est vous dire si ça date.

Les trottinettes aux abattoirs.

On reste sur la route ou sur le trottoir avec ce papier des Echos et qui en réjouira plus d’un : Hécatombe sur le marché de la trottinette. Il y a un mois Anne Hidalgo sonnait la fin de la récré pour les loueurs de trottinettes expliquant que 3 sur 12 seulement obtiendraient l’agrément. Eh bien la moitié ont déjà suspendu leurs activités explique Les Echos. Trop cher, trop vandalisé, trop compliqué à recharger. Le front de libération des trottoirs peut crier victoire.