Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
Ce matin dans la presse : des corps, des tabous et du sexe. D’abord le tabou de la torture pratiquée sur le corps du mathématicien communiste Maurice Audin, disparu en 1957. Algérie, pourquoi Macron brise le tabou , titre Le Parisien-Aujourd’hui en France. La Croix parle d’un geste pour l’histoire tandis que le Figaro préfère s’inquiéter d’une relance du débat mémoriel . Le corps martyrisé donc mais désormais le corps libéré avec cette enquête de la chercheuse Jeanine Mossuz-Lavaux sur la sexualité en France et dont Le Point publie les bonnes feuilles. Ça prouve que dans ce domaine, les Gaulois ne résiste pas au changement.
Mais d’abord à la Une, Emmanuel Macron qui reconnait la responsabilité de l’État dans la disparition de Maurice Audin durant la guerre d’Algérie.
Il s’appelait Maurice Audin, il était mathématicien, communiste et anticolonialiste. Il a été enlevé il y a 61 ans par l’armée française et torturé. Pour la première fois, explique le Parisien-Aujourd’hui en France, un président pose les mots sur les actes de torture accomplis pendant la guerre d’Algérie. Pour Frédéric Vezard, le Président a employé les mots justes parlant "d’un système institué sur un fondement légal qui a favorisé les disparitions et permis la torture à des fins politiques". Pour La Croix, c’est un geste pour l’histoire qui permettra d’en savoir plus sur la torture en Algérie en obligeant toutes les archives à livrer leurs secrets. Mais cette déclaration présidentielle agace déjà "Assez de repentance", lance Brice Hortefeux, ancien ministre de l’Intérieur, dans le Parisien-Aujourd’hui en France. Alors que dans le Figaro, Étienne de Montety rappelle que tout ce qui a trait à l’histoire de l’Algérie est encore à vif . Et l’éditorialiste de conseiller à Macron de se souvenir de ce qu’il avait dit en 2017 à un jeune algérien qui l’interpellait sur le passé colonial à l’occasion d’un voyage à Alger. "Qu’est-ce que vous avez à m’embrouiller, votre génération doit regarder l’avenir". Le passé aux historiens, au président la lourde tâche d’inciter les jeunes français à aller de l’avant conclut l’éditorialiste.
Un chiffre fait tomber un autre tabou : les Français n’ont plus peur de tester leur ADN.
Il y a l'histoire collective et il y notre histoire génétique à nous. Interrogés par le Parisien-Aujourd’hui en France, ils sont 81% de Français prêts à faire un test ADN pour évaluer le risque d’apparition d’une maladie . C’est l’effet Angelina Jolie qui pousse aujourd’hui des femmes à prévenir plutôt que guérir, par exemple en se faisant enlever un sein comme Céline 44 ans qui a 67% de risques de développer un cancer. À la clé, des vies sauvées mais un débat sur le fait d’en savoir trop sur notre patrimoine génétique. Et puisqu’on parle de patrimoine en cette veille des journées qui lui sont consacrées, pour rester en bonne santé, on lira Match et les secret de santé et de longévité d’un monument de la télé, Michel Drucker . Un régime frugal, de la gym et de la curiosité pour l’animateur qui a eu 76 ans mercredi et qui publie "Il faut du temps pour rester jeune" début octobre. Michel Drucker, en pleine forme, à visiter gratuitement tous les dimanches sur France 2.
À la Une du Point, il est aussi question de tabou, mais des tabous qui sautent.
Le Point qui publie les bonnes feuilles de l’enquête de Jeanine Mossuz Lavau , directrice de recherche au CNRS, sur la sexualité en France et dont la conclusion tombe comme une évidence : "Les Français sont incroyablement libérés". À la lecture du Point, on verra combien le Gaulois aime le changement de partenaires, de positions et surtout de mentalité. On lira aussi Causette qui a testé le site de rencontres à la chaîne Tinder . Pour la journaliste, Aude Lorriaux, qui a payé de sa personne : "à multiplier les rencontres, il y a risque de burnout, perte de poids, déprime, eczéma". Conclusion : Tinder pas "Bueno" du tout.
Ceci dit, pas besoin de sexe pour s’envoyer en l’air, c’est un peu le message de L’Union, journal champenois (et pas Union, journal coquin). À l’occasion d’un vol zéro gravité, la maison de champagne Mumm a testé la dégustation d’une bouteille spatiale dessinée par Octave De Gaulle (designer et arrière petit-fils du général). Une dégustation en apesanteur histoire d’imaginer la convivialité dans les futurs vaisseaux spatiaux. Résultat, une sublime vidéo que David Abiker a tweeté et qui nous rappelle qu’une coupe de champagne et un peu d’amour, ça aide souvent les Français à conclure.