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Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

À la Une des bébés, royal et éprouvette ou PMA

L’enfant comme un symbole de paix en ce 8 mai commémoratif, l’enfant est à la Une ce mercredi matin de deux hebdos dont les couvertures se font coucou, guili-guili, gazougazou. "C’est un garçon", peut-on lire à la Une de Paris Match qui célèbre la naissance lundi à 6:26 de ce celui dont on ignore encore le prénom. Un bébé symbole d’une continuité et nouveau représentant de la dynastie des Windsor. L’Express, quant à lui, s’intéresse à la nouvelle fabrique des bébés GPA, PMA, grossesse à 40 ans, ce qui se fera demain, ce qui se fait déjà. Voilà deux couvertures qui se regardent entre tradition et modernité. La Une de Match c’est la procréation d’hier, le Royal Baby c’est l’enfant conçu à la Papa. Mais, nés le même jour dans toutes les maternités du monde, il y a ces bébés de nouvelle génération, les bébés de l’émancipation, les bébés du progrès scientifique, les bébés d’une société qui elle n’en finit pas de réinventer la parentalité et les techniques de conception. Ce qui autorise l’Express à poser cette question : "Ira-t-on un jour vers une reproduction totalement artificielle ?". De quoi faire se retourner la Reine Victoria dans sa tombe et pourtant qu’il soit né dans un chou, une rose, une éprouvette ou dans un palais royal : il y a une chose qui ne changera jamais, c’est que l’enfant restera "le bébé de l’amour" selon le magazine Point de vue et il n'y a que ça qui compte.

Vers un big bang de la filiation ?

Le Figaro s’interroge, alors que le Premier ministre vient d’annoncer le retour du projet de loi bioéthique dans le calendrier gouvernemental. De quoi réveiller les polémiques autour de la procréation médicalement assistée pour toutes car les opposants à cette réforme redoutent un bouleversement anthropologique, dont Laurence de Charrette s’inquiète dans l’édito de Une "Il faut voir courir sur la planète les enfants nés sous X, d’un don de gamètes, de père ou de mère inconnu tous ceux dont l’enfance a été amputée d’un ancrage au monde, d’un patrimoine ancestral (c’est le cas du royal Baby pourrait-on ajouter)". Derrière ce tableau apocalyptique d’enfants privés de généalogie, il y a un débat juridique et la révision du livre 7 du code civil car la PMA pour toutes c’est l’engrenage vers une pseudo filiation se désole la Manif pour tous. Les partisans de la PMA y opposent, non pas la suppression de la filiation biologique, mais une meilleure prise en compte de la notion de projet parental. Ce qui n’empêche pas de redouter une filiation déconnectée de toute référence à l’engendrement. L’enfant ne serait plus renvoyé à ses origines, explique le Figaro, mais à des responsables légaux. Mais si l’on veut réellement avoir des raisons de s’inquiéter, il faut lire l’Express.

La procréation du future

Tout y passe, gamètes de synthèse, enfant à trois parents, ovaires ou embryons artificielles les dernières avancées scientifiques pourraient bien bouleverser la reproduction humaine et font passer Frankenstein pour un épisode de Martine à la maternité. Et cette question jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour offrir à ceux qui le souhaitent le bonheur d’être parents ? Très loin si on en croit les progrès scientifiques. Greffe d’utérus, sperme fabriqué à partir de la peau, fabrication d’ovocytes à partir de cellules sanguines, certains redoutent déjà l’eugénisme ou la production d’embryon à la demande. Mais la demande la plus urgente, c’est celle d’un encadrement éthique. Et pour ça, il y a le politique attendu au tournant en juillet.

Hollande papa ? Non François Grand’pa

La politique, on la retrouve en Une de France Dimanche qui fait tout, cette semaine, pour nous faire croire que François Hollande et Julie Gayet attendent un heureux événement. C’est tout l’art tabloïd de la demi-vérité que de faire passer un futur papy pour un jeune père. Avancez avancez dans la lecture, et l’on vous explique finalement que François Hollande sera bientôt grand-père ou comment faire croire à un Hollande Baby. Futur Grand-Père, l’ex président pourra archiver cet article du Parisien-Aujourd’hui en France intitulé "Dur dur d’être un pépé".

Six millions de pépés en France

La France compte plus de six millions de grands-pères qui le deviennent à 56 ans en moyenne. Mais si autrefois (comme Victor Hugo), on cultivait tel le patriarche l’art d’être grand-père, aujourd’hui Papy travaille. Il pense à sa retraite et parfois il manifeste en Gilet jaune. Devenir Grand-Père, dit le sociologue François de Singly, c’est oublier le père que l’on a été, renoncer à l’autorité ou l’interventionnisme. Devenir pépé, avis à François Hollande, c’est rester à sa place, lâcher prise, et profiter. À condition de se choisir un surnom : Papi, Papou ou Pépé ? À vous de réfléchir à ce nouveau pseudo conseille le journaliste François Durand, auteur de Grand Père débutant.

Génération bébéFMTV ?

Comment finir une revue de presse sans citer le magazine Parents. À la Une du numéro de juin consacré à l’extraordinaire cerveau des bébés, également un dossier conseil qui interpellera ceux qui pensent que les médias ne parlent que de ce qui va mal. "Tu vas avoir un petit frère", "Mamie est morte", "On a perdu ton doudou" Comment annoncer à l’enfant les mauvaises nouvelles, titre le magazine. Voilà qui en dit long sur cette génération de parents qui ont peur de tout, biberonnés à la cellule d’écoute psychologique et au numéro vert, pour qui une tétine tombée par terre relève du scandale sanitaire et qui prend les politiques pour des nounous ou des baby-sitters. "On va déménager mon chéri", "tu as été adopté mon bébé". Parents vous aide à gérer les informations anxiogènes pour ce public particulier que sont les moins de sept ans. C’est souvent utile mais attention à ne pas fabriquer les héritiers de la génération BBFM TV.