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Chaque jour, Mathieu Charrier scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

Mathieu Charrier remplace David Abiker du lundi 4 mars au vendredi 8 mars 2019.

Ce sont donc les femmes qui sont à la Une de beaucoup de quotidiens ce mercredi matin.

À commencer par les femmes victimes de violences physiques. On lira dans Nice matin le cri d'alarme du procureur de la république. Il parle d'un niveau "exceptionnel" de violences dans le département. Sept femmes y sont mortes l'an dernier, sous les coups de leurs maris.
Une violence qui s'incarne aussi en Une du journal l'Alsace avec le témoignage anonyme d'une victime de son ex mari. Elle est en photo pleine page, de dos et assise dans un escalier. Elle raconte ses souffrances, sa honte et cette nuit où elle a carrément perdu connaissance sous les coups. Elle parle de "manipulation psychologique" et rappelle ce conseil, qu'on doit marteler : "Au premier coup, il faut partir !"
Il y a le cas de Julie aussi, tuée par balles dimanche en Corse par son ex conjoint, sur lequel les journaux reviennent. 
Et puis il y a également ces jeunes communistes, victimes de violences sexuelles au sein de leur parti et qui témoignent dans le journal l'Humanité. Le quotidien y consacre cinq pages avec cette citation en une "Nous ne nous tairons plus jamais". Et Jean Emmanuel Ducoin d'y aller dans son édito : "nous publions les témoignages de jeunes femmes communistes déclarant avoir subi des violences sexuelles imputées à des 'camarades'. La phrase en elle même s'avère insupportable".
Alors il y a Mathilde qui raconte à visage découvert. Cette soirée d'anniversaire d'une 'camarade' justement, où cet homme l'a violée. Quelques temps plus tard, il installait lui-même la banderole à l'entrée de l'université du parti avec ce slogan "notre équipe de choc prête à vous accueillir". Et comme souvent, il y a le silence, très lourd, des instances et des dirigeants lorsque les victimes tentent d'alerter.
Le PCF qui a réagi à travers un texte publié lundi. "Tolérance zéro" peut-on y lire. "Le sexisme n'est pas le domaine réservé des réactionnaires" complète la philosophe Manon Garcia.
Mais il n'y a pas que les violences physiques envers les femmes, il y a aussi les violences morales.

Notamment les pensions alimentaire impayées, c'est la Une du journal Libération.

"L'autre violence faite aux femmes" ! Et ce jeu de mot qu'on peut lire en page 2 : "mères seules, pensions à elles". Il faut savoir qu'en France, un tiers des parents solos, pour la majorité des femmes, vivent sous le seuil de pauvreté. Le think Thank Terra Nova propose donc dans une note publiée aujourd'hui, de mieux lutter contre les impayés en créant par exemple une agence gouvernementale chargée de recouvrer ces sommes auprès du père défaillant. Le Québec l'a mis en place depuis plus de 20 ans ! Ces mères seules, on les a (ré)entendues à l'aune de la crise des Gilets jaunes. Elles étaient sur les ronds points, elles aussi "pour clamer leur colère et réclamer de l'aide" écrit Alexandra Schwartzbrod dans son édito. Et là encore, des femmes témoignent. Priscilla, 33 ans, "il m'est arrivé de devoir faire appel à l'aide alimentaire". Florence, 38 ans, "il avait fait exprès de ne déclarer aucun revenu". Ou encore Nathalie, 46 ans, son ex conjoint a été condamné pour "abandon de famille".
Car justement, ce délit d'abandon de famille existe, il est passible de deux ans de prison et 15.000 euros d'amende. Mais beaucoup de plaintes sont classées sans suite.
Et Le Parisien aujourd'hui en France de lister les conseils. "que faire en cas d'impayés ?". "Il faut d'abord atteindre l'égalité professionnelle", conclut dans Libération Yvette Roudy (première ministre des Droits des femmes en 1981 dans le gouvernement Mauroy).

Justement, Muriel Penicaud appelle les entreprises à l'action.

C'est à lire dans Les Échos. La ministre du Travail a dressé ce mardi le premier bilan de l'index de l'égalité hommes-femmes. Les entreprises de plus de 1.000 salariées devaient répondre à un questionnaire. Premier point, seulement une sur deux l'a fait et les résultats ne sont pas glorieux. Si les écarts de salaires persistent, ils ne seraient pas si criants. En revanche, c'est la catastrophe concernant le plafond de verre. Ce phénomène qui bloque l'avancée des femmes dans leur carrière, en raison notamment du congé maternité. Une grande entreprise sur quatre n'a pas accordé de rattrapage salarial aux femmes de retour de congé maternité alors que la loi les y oblige depuis 2006.
Parmi les bons élèves, qui ont répondu à ce questionnaire, le Figaro Economie cite Sodebo, La Maif ou CNP assurances. À l'opposé les mauvais élèves : Renault, Thales, Engie et Safran. "Je veux en finir avec les incantations, je veux des résultats", a martelé ce mardi la ministre Muriel Penicaud. 
Les politiques qui, au passage, devraient peut-être balayer devant leur porte car il y a ce chiffre en bref dans Libération, les femmes ne représentent qu'un quart des parlementaires dans le Monde.

Le football féminin à présent.

Car dans trois mois s'ouvrira en France la coupe du monde de foot féminin et notre équipe fait partie des favorites. "Les voyants sont au vert pour les bleues, mais...", c'est à lire dans La Croix. Nos bleues avec un "e" qui ont battu l'Uruguay en match amical lundi soir six buts à zéro mais qui ont perdu fin février contre l'Allemagne. 
Et déjà une bonne nouvelle en tous cas, près de la moitié des billets dans les stades ont été vendus. Les 600.000 restants seront mis en vente ce jeudi à 15 heures. Et c'est beaucoup moins cher que pour les hommes, entre neuf et 87 euros pour assister à la grande finale le 7 juillet prochain. 

Enfin, il y a désormais une super héroïne dans l'univers Marvel !

Marvel, c'est notamment Iron Man, Hulk, Captain America ou les Avengers qui doivent désormais donc partager leur costume avec Captain Marvel. "Enfin une super héroine chez Marvel" titre Ouest France à sa Une. Il aura fallu attendre le 21é film de la firme pour qu'une femme prenne le pouvoir, c'est Brie Larson qui l'incarne."On pourrait jouer les cyniques, et dire que le film tombe à pic dans l'affaire Me Too" écrit Libération "mais Captain Marvel s'en sort en vérité plutôt bien". "Le film va dire aux jeunes filles : vous êtes toutes des super héroïnes", témoigne l'un des actrices dans Le Parisien Aujourd'hui en France. Et c'est Disney qui distribue le film. On est loin des princesses, comme quoi la société évolue lentement mais elle évolue.