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Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce mardi, il s'intéresse aux bénéfices de quelques jeux vidéos pour la santé. Certains sont désormais assimilés à de véritables médicaments, d'autres sont même remboursés par la sécurité sociale.

L’innovation du jour devrait plaire aux fans de manettes. Certains jeux vidéo sont désormais assimilés à de véritables médicaments. D’autres sont même remboursés par la sécurité sociale.

Cela va peut-être changer notre vision des jeux vidéo. On va enfin se rendre compte qu’ils ne sont pas toujours abrutissants, qu’ils peuvent aussi faciliter certains traitements médicaux. C’est le cas d’OdySight, un jeu en apparence classique. On incarne un petit personnage qui doit résoudre des énigmes. Sauf qu’en sous-main, il va évaluer notre vision et surtout, prévenir automatiquement le médecin en cas de chute de son acuité visuelle.

C’est un jeu prescrit —c’est toujours bizarre de dire « vous me ferez 3 parties d’OdySight par semaine ». Mais c’est un jeu vraiment prescrit par un ophtalmo quand on a un fort risque de malvoyance ou une maladie de la rétine comme la DMLA. En prévenant immédiatement le médecin, le jeu va éviter les retards de prise en charge, les risques de récidive et les visites de contrôle superflues.

Ce n’est pas le jeu vidéo qui soigne. Il aide simplement à surveiller l’évolution de la maladie.

C’est vrai. Mais c’est déjà beaucoup. Il faut savoir que le succès d’un traitement contre la DMLA repose avant tout sur un suivi régulier du patient. Or c’est un traitement qui coûte très cher à la sécurité sociale (environ 10.000€ par an et par patient). Donc en déclenchant les visites et les injections uniquement quand c’est nécessaire, on fait faire des économies aussi bien au patient qu’à l’assurance maladie. C’est pourquoi c’est le premier jeu vidéo remboursé par la sécu.

 

Aux États-Unis, on vient d’aller un cran plus loin avec le premier jeu vidéo reconnu officiellement comme un médicament. Il s’appelle EndeavorRx. C’est un jeu d’aventures prescrit pour soigner l’hyperactivité chez les 8-12 ans. Ce qui peut surprendre quand on s’imagine que les jeux vidéo ont plutôt tendance à exciter les enfants.

Ça marche ? Ça a été prouvé ?

Bien sûr ! Cela a été prouvé comme pour tous les médicaments autorisés. Il a fait l’objet de plusieurs études cliniques et à chaque fois, les symptômes ont disparu ou ont été atténués.

C’est une première très importante, car elle ouvre la voie à un tout nouveau secteur : celui des thérapies numériques. Car oui, la réalité virtuelle, les écrans et les manettes peuvent nous divertir. Mais ils ont aussi un énorme potentiel thérapeutique.