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Chaque matin, Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

"Il faut accélérer la transition vers les voitures électriques" c’est le message qu’a adressé ce mercredi soir le président de la République aux constructeurs automobiles du monde entier qui tenaient leur réunion annuelle à Paris.

La France se fixe comme objectif un million de voitures électriques et hybrides rechargeables d’ici 2022. Aujourd’hui, à peine 2% du parc français est électrique. Pour accélérer, il faut lever plusieurs points de blocage et c’est aussi l’objet du plan qu’annonce le gouvernement. Il y a d’abord un blocage dû au prix : du coup, la prime de 6.000 euros pour l’achat d’une voiture électrique va être prolongée sur "plusieurs années" a dit le président. "Il faut aider les gens à se débarrasser de leurs vieux diesel", a dit le président. D’autres mesures sont prévues: par exemple les villes pourront créer des voies réservées ou des places de parking réservées pour les voitures électriques. C’est notamment ça qui a permis de faire décoller le marché en Norvège, le paradis des voitures zéro où un tiers du parc est électrique.

Le président s’inquiète aussi du décrochage de l’Europe en matière de batteries.

Les batteries c’est presque la moitié du prix d’une voiture électrique. Or aujourd’hui, cette industrie est asiatique: presque tous les modèles tournent avec des batteries chinoises ou coréennes. "Ce n’est pas bon pour l’industrie européenne de dépendre à 100% de l’Asie", a dit Emmanuel Macron. D’où un plan pour créer un "Airbus de la batteries", à savoir un consortium d’entreprises françaises et allemandes qui vont se mettre ensemble sur le sujet. La France va mobiliser pour ça 700 millions d’euros, l’Allemagne un milliard. Car non seulement il est crucial de maîtriser la technologie des batteries mais il y a aussi tout l’écosystème qui se branche autour, les logiciels qui permettent de faire fonctionner le véhicule, les systèmes qui permettent d’enregistrer les données. Grâce à cet effort, deux usines vont être créées, l’une en France, l’autre en Allemagne.

 

La nucléaire est aussi un atout pour développer le marché des voitures électriques en France.

Il est évident que si vous rechargez vos batteries de voiture avec de l’électricité produite par une centrale à charbon comme en Pologne ou en Allemagne, le bénéfice est moindre. En France, nous avons l’électricité la moins chère d’Europe et la moins émettrice de CO2 grâce au nucléaire. C’est un point fort pour convaincre les constructeurs de construire leurs prochaines usines de voitures électriques en France.