Le sujet éco du jour expliqué par Nicolas Barré ou Daniel Fortin, de la rédaction des Echos.
On a frôlé le pire le 26 juin dernier au-dessus de Brest quand un avion de ligne a momentanément disparu des radars suite à une panne du système de contrôle aérien, une crise de plus, une crise de trop qui secoue cette fois sérieusement une corporation très critiquée
Oui à la suite de cet incident, qui aurait pu se terminer en drame, l’un des patrons de la Direction Générale de l’aviation civile a perdu son poste, il faut dire que l’incident est proprement incroyable c’est à la suite d’une mise à jour du système de traitement des plans de vol qu’une grande partie des données sur les avions en l’air à ce moment-là ont disparu, il a fallu que les contrôleurs ressaisissent dans l’urgence et à la main les informations, l’aviation civile parle je cite d’un "événement sécurité hors norme" le problème c’est que beaucoup redoutaient depuis longtemps un tel problème
Vous voulez dire que notre système de navigation aérienne est dépassé ?
C’est incontestable, un rapport du Sénat évoquait en juin dernier, la vétusté des tours de contrôles, les logiciels anciens datant des années 80, et ces centres qui utilisent encore des bandelettes de papier pour noter les vols, le pire c’est qu’on a dépensé 2 milliard d’euros pour moderniser le système mais c’est insuffisant, sans même parler des risques d’accident, ce sont les retards qui s’accumulent , il pourraient toucher 40 % des vols en juillet, il parait urgent de faire quelque chose car aujourd’hui les 3.500 contrôleurs français n’arrivent plus à faire face à la hausse du trafic.