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Près de deux semaines après le recalage de Sylvie Goulard, la France pourrait choisir l’ancien ministre des Finances Thierry Breton pour le vaste poste de commissaire européen en charge notamment de l’industrie et de la défense. Mais avant de proposer officiellement son nom, l'Elysée veut s'assurer de ne pas subir une nouvelle humiliation.

La France pourrait choisir l’ancien ministre des Finances Thierry Breton pour le vaste poste de commissaire européen en charge notamment de l’industrie et de la défense.

Cela fait près de deux semaines que la candidate de Paris, Sylvie Goulard, a été recalée. Provoquant la colère d’Emmanuel Macron, qui, du coup, a pris son temps. Au gouvernement, certains ont poussé la candidature de Michel Barnier, efficace négociateur du Brexit. Mais il présente aux yeux du chef de l’Etat un défaut majeur : il est toujours membre du PPE, le parti qui, au Parlement européen, a mené la charge contre Sylvie Goulard.

Du coup c’est un autre candidat qui émerge, Thierry Breton. L’ancien ministre des Finances coche beaucoup de cases : c’est un fin connaisseur du monde de l’Industrie, un Européen convaincu que ce continent doit élever son niveau de jeu face à la Chine et aux Etats-Unis. Et enfin il a eu l’occasion de travailler avec la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen lorsque cette dernière était la ministre allemande de la Défense.

Le risque, c’est qu’il soit rattrapé par des conflits d’intérêt.

C’est vrai que les députés européens sont très à cheval sur les principes, à juste titre. Thierry Breton pourra arguer du fait qu’il a eu à gérer ce genre de situation à Bercy. Venu du monde de l’entreprise, de Thomson et de France Telecom, il s’est retrouvé, au ministère de l’Economie et des Finances, avec la tutelle sur l’industrie. Il avait mis en place à l’époque une règle : tous les dossiers touchant ses anciens employeurs étaient traités directement par Matignon. A Bruxelles, en tant que commissaire en charge du marché intérieur, de l’industrie et de la défense, il pourrait se trouver dans des situations analogues puisque son groupe, Atos, travaille dans le domaine de la défense.

Des solutions existent pour surmonter les conflits d’intérêt. Ce qui est certain, c’est qu’avant de proposer formellement le nom de Thierry Breton, l’Elysée voudra s’assurer qu’il n’existe aucun risque de subir une nouvelle humiliation.