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La décision de Boris Johnson de suspendre le Parlement pendant cinq semaines inquiètent les économistes qui craignent les conséquences d'un Brexit sans accord.

La décision-choc du Premier ministre britannique Boris Johnson de suspendre le Parlement pendant cinq semaines fait craindre le pire aux milieux économiques : un Brexit sans accord qui nous coûterait cher.

Ce coup de poker de Boris Johnson a pour but d’empêcher les députés d’adopter une loi qui rendrait impossible un Brexit sans accord. Le Premier ministre veut garder ouverte la possibilité d’un "no deal", qu’il utilise comme une menace en jouant avec les nerfs des Européens. Mais aussi en jouant son économie à la roulette russe. La livre sterling, bon baromètre de la confiance dans l’économie britannique, a encore chuté, hier, après ce nouveau rebondissement. Et les entreprises s’inquiètent de plus en plus du risque de "no deal". Le ministre britannique du Brexit était hier à l’université d’été du Medef. C’était un peu mission impossible : rassurer les chefs d’entreprises alors que le brouillard s’épaissit dangereusement.

Les entreprises françaises aussi s’inquiètent ?

Et à juste titre ! Devant le Medef, le ministre du Brexit a rappelé aux Français que dans le seul domaine des vins et spiritueux, nous avons un excédent commercial de 1,3 milliard d’euros avec le Royaume-Uni. Et dans l’industrie laitière, l’excédent frôle les 800 millions d’euros. Le message est clair : vous avez beaucoup à perdre en cas de "no deal". Donc acceptez de renégocier un accord qui nous soit plus favorable. Londres, on le sait, menace aussi de ne pas verser les quelques 50 milliards d’euros qu’il doit au budget européen pour les années à venir en cas de sortie sans accord. Bref, alors que la date limite du 31 octobre approche et faute de meilleurs arguments, le gouvernement de Boris Johnson brandit l’arme économique pour renégocier un accord avec les Européens. Sinon, dit-il en substance, ça vous coûtera cher et ça pénalisera vos entreprises.