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À l’approche des départs en vacances début juillet, plusieurs syndicats de la SNCF appellent à cesser le travail. L’État a pourtant repris 22 milliards des dettes et injecté cinq milliards dans les comptes de la compagnie. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

C’est une grève qui passe mal. À l’approche des départs en vacances début juillet, plusieurs syndicats de la SNCF appellent à cesser le travail.

Oui : bienvenu dans le monde d’avant ! La CGT, qui est encore majoritaire à la SNCF, a lancé un préavis de grève nationale pour le 1er juillet. Et pour compléter le tableau, trois autres syndicats ont fait de même chez Ouigo, les TGV à bas prix plébiscités notamment par les jeunes. Juste au moment où ils s’apprêtent à partir en vacances après une année de Covid qui n’a pas été une partie de plaisir pour les étudiants, voilà que les cheminots se mettent en grève. Triste classique, sauf que cette année, c’est différent.

Pourquoi ?

D’abord parce que les Français, vous et moi, ont repris sur leur dos 25 milliards de dettes de la SNCF : c’est nous tous et les générations suivantes qui la rembourseront. Ensuite parce que les mêmes contribuables ont apporté cinq milliards d’euros supplémentaires aux chemins de fer pour surmonter la crise. Bref, l’effort de la nation est absolument colossal. On aurait pu espérer des syndicats de la SNCF et de la CGT en particulier un minimum de reconnaissance pour tous ces efforts de la collectivité qui profitent aux cheminots. Et bien pas du tout. Pire : ils se battent pour des avantages en agitant des fake news.

C’est-à-dire ?

La CGT échauffe les esprits en citant la menace d’une remise en cause par le gouvernement du régime spécial de retraites des cheminots, ce dont il n’est pas question : ça c’est la fake news. Quant aux avantages, ce sont les fameuses "facilités de circulation", c’est-à-dire ces billets gratuits ou presque, souvent 1,5 euro, dont bénéficient les cheminots, leurs conjoints, leurs enfants, leurs parents, leurs grands-parents, y compris ceux des conjoints, ainsi que tous les retraités. Ces avantages coûtent cher à la collectivité là encore, ce sont des pertes supplémentaires pour la SNCF, donc des dettes en plus à la charge des contribuables. Le gouvernement a lancé un audit : branle-bas de combat ! Alors que les réservations reprennent enfin et que la SNCF s’apprêtait à faire circuler tous ses TGV disponibles pour la première fois depuis longtemps, la CGT reprend ses vieilles habitudes désespérantes.