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Le tour de vis pour lutter contre la deuxième vague de Covid arrive au pire moment, celui où les entreprises et les consommateurs commençaient à reprendre confiance. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Le tour de vis pour lutter contre la deuxième vague de Covid arrive au pire moment, celui où les entreprises et les consommateurs commençaient à reprendre confiance.

Ce tour de vis est bien sûr une tragédie pour les cafés, les bars, les clubs de sport etc. Tous ces secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et des loisirs ne pèsent qu’un petit 4% de la richesse nationale. Certes, mais les restaurants, les cafés et les bars, c’est ce qui fait le sel de la vie. Voir des rideaux de fer tirés et des terrasses de café condamnées, ça plombe le moral des consommateurs et ça a des effets sur l’économie qui ne sont pas facilement mesurables mais bien réels. L’économie est très largement affaire de psychologie. Il n’y a pas d’économie solide ni de croissance sans confiance.

Le gouvernement a d’ailleurs beaucoup insisté sur le fait que la confiance était clé dans la réussite du plan de relance.

C’est toute la difficulté de la période actuelle. Ne vous méprenez pas : le durcissement des mesures sanitaires était nécessaire. Sans cela nous courrons le risque de saturer de nouveau notre système de santé et ce serait pire que tout. Le désastre, ce serait un nouveau confinement. Mais ce tour de vis sanitaire, qu’on le veuille ou non, crée des doutes sur le retour à la normale. Un tiers des entreprises aujourd’hui se disent incapables d’en prédire la date et le durcissement des mesures sanitaires épaissit ce brouillard. Dans le secteur des services, alors que le climat s’améliorait depuis l’été, on constate que le moral est reparti à la baisse en septembre.

Le danger c’est que l’économie se grippe alors que l’on commençait à entrevoir les premiers signes de reprise.

Le virus de l’économie, ça s’appelle la défiance. On comptait sur le retour de la confiance pour que les ménages consomment une partie de l’épargne accumulée depuis le printemps : il n’en est rien. Et faute de perspectives, les entreprises sont le pied sur le frein et repoussent leurs investissements. Le plan de relance ne fonctionnera que si ce climat de défiance se dissipe, que si les consommateurs et les entreprises reprennent confiance. Mais on peut comprendre qu’ils restent dans le brouillard quand le gouvernement lui-même envoie des signaux contradictoires dans sa lutte contre la pandémie et donne le sentiment d’hésiter entre priorité à la reconstruction de l’économie et priorité à la lutte contre le virus.