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Chaque matin, Daniel Fortin fait le point sur une question d'actualité économique.

Son taux de rémunération est au plus bas et pourtant il attire toujours autant les épargnants, le Livret A a réalisé le trimestre dernier son meilleure score de collecte depuis 2013 et pour vous c’est un mystère Daniel Fortin.

Oui parce que vous l’avez dit Pierre, le Livret A offre une rémunération de 0,75 %, elle n’a plus bougé depuis 2016, et elle ne bougera pas avant 2020 le problème c’est qu’avec une inflation de plus de 1%. Non seulement on ne gagne pas d’argent mais on en perd, et ce ne sont pas des petits chiffres, exemple l’an dernier, en 2018, les pertes cumulées des Français sur les deux livrets ont été de 4 milliards d’euros. Malgré cela, ils en redemandent : au premier trimestre de cette année, la collecte nette de ces deux livrets, c’est-à-dire la différence entre l’argent déposé et l’argent retiré à été de plus de 8 milliards.

Mais comment explique-t-on ce phénomène ?

Les économistes l’expliquent par une véritable aversion au risque des Français, même si leur situation économique est meilleure, même s’ils savent qu’elle devrait encore s’améliorer grâce aux mesures Macron qui devraient rapporter en moyenne 850 euros de pouvoir d’achat aux ménages cette année. Malgré tout cela, ils n’ont pas confiance alors ils rentrent les épaules et placent leur argent sur tout ce qui ne bouge pas trop, ni en bien ni en mal. On a parlé des livrets A mais on pourrait aussi parler de l’assurance-vie qui continue d’attirer les épargnants malgré, là aussi, des taux de rémunération très faibles.

Et encore pire et très symptomatique de l’état d’esprit actuel, les Français place de plus en plus d’argent sur leur compte courant, qui n’est même par rémunéré, 390 milliards d’euros y dorment au total, et ils le font, c’est ça le paradoxe, parce qu’ils estiment que les produits comme le livret A ne rapportent plus assez d’argent, voilà des habitudes qu’il est en tout cas très difficile de changer.

Mais justement que faudrait-il faire pour inciter les Français à aller sur des produits plus risqués.

D’abord faire en sorte qu’ils existent ces produits, or il y en a peu, ensuite former les salariés des banques pour qu’ils proposent autre chose que des placements sans risques, pour qu’ils éduquent en quelque sorte leurs clients, pour qu’ils leur rappellent notamment que ce sont les actions qui, au final rapportent le plus d’argent, si les Français se réconciliaient avec la Bourse, qui atteint d’ailleurs de nouveaux plus hauts depuis le début de l’année, ce serait bien mieux pour des entreprises françaises qui ont besoin de financements pour se développer.