Chaque matin, Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.
C’est l’ébullition dans le monde de la distribution. Carrefour a démenti toute intention de prendre le contrôle de Casino, mais ce n’est que l’acte 1 de la pièce.
L’acte 1 se passe sur la scène française, où depuis quelque temps, il se joue une drôle de pièce de théâtre. Casino est en difficulté à cause d’une dette trop élevée et les investisseurs perdent confiance. Certains spéculent sur sa chute. Dans ce contexte propice aux rumeurs, Carrefour apparaît comme celui qui pourrait remporter la mise, en prenant le contrôle d’un concurrent affaibli. Sauf que Carrefour n’a jamais formulé d’offre de prise de contrôle de Casino. Bref, cette sympathique histoire de prise de contrôle ne tient pas la route. Soit il y a une offre de rachat, soit il n’y en a pas. En l’occurrence, il n’y en a pas.
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Sauf que ce n’est pas la fin de l’histoire ?
En effet, car dans cet acte 1, il y a un personnage dont tout le monde parle mais qu’on ne voit jamais, c'est Amazon. Et s’il y a une leçon à retenir, c’est celle-là : notre petit débat franco-français pour savoir si Carrefour pourrait se rapprocher de Casino, ou aurait intérêt de le faire, est dérisoire par rapport à ce que représente la menace Amazon pour l’ensemble du secteur de la distribution, qui emploie 1,7 million de personnes en France. Il faut rappeler les ordres de grandeur en Bourse, l’ogre Amazon vaut 800 milliards d’euros, Carrefour en vaut 13 et Casino en vaut 4.
On n’est pas dans la même catégorie.
C’est simple, si Amazon décide de débarquer en France en rachetant Casino et ses magasins Monoprix, il peut mettre au tapis tout le secteur de la distribution. Or ce n’est pas un fantasme, aux États-Unis, Amazon a racheté la chaîne de magasins Whole Foods, qui est un peu l’équivalent de Monoprix. Ce qui se joue autour d’un groupe Casino affaibli par ses dettes, c’est le sort de l’ensemble de la distribution française. L’acte 2 pourrait être dévastateur.
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