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Ce jeudi, Nicolas Barré revient sur le rachat par Alstom de son concurrent canadien : Bombardier. Un an après le refus de Bruxelles du mariage entre Alstom et Siemens, le constructeur du TGV tient peut-être sa revanche. 

La revanche d’Alstom… Le constructeur du TGV, qui avait été interdit de fusion avec Siemens, veut racheter son concurrent canadien Bombardier.

Bruxelles avait dit non au projet "d’Airbus du rail", la fusion entre Alstom et l’Allemand Siemens. Trois ans après la signature refusée par l'UE, le groupe français revient à la charge avec cette fois un projet de rachat des activités ferroviaires de Bombardier, son concurrent canadien. Bombardier est connu dans le monde entier pour ses trains et ses métros, il est présent dans plus de 60 pays. Mais c’est un groupe plombé par les dettes.

D’où le projet de vendre sa branche ferroviaire, le fleuron de ce groupe québécois. Une branche qui se porte bien, Bombardier possède des usines en Europe et il dispose surtout d’un carnet de commandes impressionnant de 35 milliards de dollars. Son activité est assurée pour plusieurs années.

Le risque, c’est que Bruxelles dise non une deuxième fois.

C’est un risque, c’est vrai, d’autant que les activités ferroviaires de Bombardier sont surtout logées en Europe : ils ont des usines dans le Nord de la France et en Allemagne notamment. Mais je peux vous dire que chez Alstom, le projet de rachat a été étudié sous toutes ses coutures. Les spécialistes de la concurrence estiment qu’il a plus de chance d’être approuvé que la fusion avec Siemens. Mais surtout, c’est crucial pour l’Europe.

Car la vraie menace est chinoise : si Alstom ne conclue pas ce rachat, il y a de très fortes chances que la branche ferroviaire de Bombardier tombe sous le contrôle d’un industriel chinois. C’en serait alors fini des chances d’Alstom de rivaliser avec les géants chinois sur la scène mondiale. Voilà pourquoi cette opération est capitale pour notre avenir industriel. Et d’ailleurs suivie de très près par les pouvoirs publics.