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Est-ce une bonne idée d'acheter des actions de la Française des Jeux ? Alors que le gendarme de la Bourse a donné son feu vert à la privatisation de l'entreprise, Nicolas Barré nous livre son analyse.

La privatisation de la Française des Jeux est en marche : le gendarme de la Bourse a donné son feu vert à une opération à plus de 3 milliards d’euros.

C’est parti en effet! Les Français vont pouvoir acheter des actions de la Française des Jeux entre le 7 et le 19 novembre. La cotation en Bourse étant programmée pour le 21 novembre. La valeur de l’action n’est pas encore arrêtée mais ce que l’on sait déjà, c’est que l’Etat va céder en Bourse 52% du capital de la FDJ. Il en conservera 20%, il aura aussi un droit d’agrément pour le choix du dirigeant et il pourra mettre son véto si un actionnaire dépasse 10% du capital.

J’ajoute que les associations d’anciens combattants resteront au capital. Ce sont des actionnaires historique, ça remonte à la Première guerre mondiale, une partie des recettes de la loterie nationale étaient destinées à ceux que l’on appelait les "gueules cassées".

Le gouvernement veut que cette privatisation soit un succès populaire

Oui, les actions seront vendues aux particuliers avec une décote. Ceux qui les garderont plus de 18 mois auront droit à 1 action gratuite pour 10 actions achetées. Enfin l’Etat comme la direction de l’entreprise vantent le caractère stable de l’activité : 25 millions de joueurs chaque année, une croissance des mises de 5% en moyenne depuis 25 ans. Bref, investir dans la FDJ présente un risque mesuré. Ce qui n’empêche pas quelques critiques : une fois privatisée, il faudra veiller à ce que la FDJ n’abuse pas de son monopole sur les jeux de tirage et de grattage en développant des jeux trop addictifs.

Une autorité de régulation doit y veiller. D’autres soulignent que ce sont les ménages à bas revenus qui jouent le plus et ceux à haut revenu qui achètent des actions, et profiteront donc de la bonne santé de la FDJ. En attendant, c’est l’Etat qui espère faire une bonne affaire. Car la prochaine privatisation, celle d’Aéroports de Paris, va prendre beaucoup plus de temps.