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La mise en vente des slots, c'est-à-dire des créneaux horaires, dont dispose la compagnie à Orly pourrait permettre à un éventuel concurrent d'Air France de s'imposer dans l'aéroport.

La plus ancienne compagnie aérienne française, Aigle Azur, qui dessert notamment l’Algérie, est en faillite. Elle n'a transporté que 2 millions de passagers l’an dernier.

Cela fait plusieurs années que la compagnie, qui emploie 1.150 personnes, perd de l’argent. Elle avait tenté de se relancer l’an dernier avec l’appui d’un puissant groupe chinois et du propriétaire de JetBlue, la compagnie américaine. En se plaçant en redressement judiciaire, Aigle Azur va pouvoir continuer à assurer ses vols - donc pas de panique pour les clients - et elle se donne du temps pour trouver un repreneur. 

Tout le monde, dans le milieu, suit cela de très près. Pourquoi ? Parce qu’Aigle Azur, du fait de son histoire ancienne, possède quelque chose que l’on s’arrache, à savoir des slots, des créneaux horaires, à Orly, l’aéroport le plus proche de Paris où le trafic est plafonné. Et ça veut de l’or. En clair, un concurrent d’Air France pourrait mettre la main sur Aigle Azur et s’en servir comme cheval de Troie.

C’est la grande crainte d’Air France : voir arriver sur les décombres de cette compagnie un puissant concurrent low cost. Le scénario inquiète aussi les pilotes. Et pour cause : la précédente direction d’Aigle Azur avait déjà songé à céder des slots à la low cost Vueling. A l’époque, sous la pression des syndicats de pilotes, la Direction générale de l’aviation civile y avait mis son véto. Mais maintenant qu’Aigle Azur est en redressement judiciaire, tout peut arriver. Air France avait déjà créé Transavia pour contrer easyJet à Roissy. Là cette fois, l’enjeu se trouve à Orly où Air France a beaucoup à perdre.