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Pour faire face à la pénurie de médicaments, le Premier ministre a convoqué plusieurs gros laboratoires pharmaceutiques et les menace de sanctions s'ils ne gèrent pas mieux leurs stocks et n'informent pas les pouvoirs publics en amont.

L’État montre les muscles face aux labos pharmaceutiques. Plusieurs industriels ont été convoqués ce jeudi par le Premier ministre. Dans le viseur, les pénuries de médicaments.

Les pénuries se multiplient, elles sont 20 fois plus nombreuses aujourd’hui qu’il y a 20 ans. Il manque régulièrement des vaccins, des corticoïdes, des anticancéreux, même certains antibiotiques. C’est devenu un problème de santé publique. Un Français sur quatre a déjà été confronté, un jour, à une pénurie de médicaments. Le Premier ministre a donc demandé aux labos de mieux gérer leurs stocks et de mieux informer les pouvoirs publics en amont. Sans quoi, il y aura des sanctions financières qui seront votées dans le prochain budget de la Sécurité sociale.

Pourquoi y-a-t autant de pénuries de médicaments en France ?

Toute l’Europe est touchée. Le cœur du problème vient du fait que la production s’est délocalisée d’Europe et des pays industrialisés vers l’Asie. Du coup, l’Europe a perdu en compétence en chimie fine, elle dépend de plus en plus de producteurs asiatiques, souvent chinois. Or, lorsque ces derniers rencontrent un problème de qualité ou de matière première, cela se traduit très vite par des pénuries dans nos pharmacies. Quant aux produits très innovants (par exemple les anticancéreux), c’est un autre problème. Nous dépendons presque exclusivement, même à 100% dans certains cas, des États-Unis. L’industrie des médicaments est stratégique, il est temps que l’Europe s’en rende compte.