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La bataille de la 5G est vraiment lancée, les opérateurs sont sur le pied de guerre. SFR a ouvert le bal le premier, avec une offre couvrant la moitié des rues de Nice, Bouygues se lance mardi prochain, Orange le jeudi qui suit mais à plus grande échelle, en couvrant 15 villes françaises à 80%. Free n'a pas encore annoncé ses plans. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

La bataille de la 5G est vraiment lancée : les opérateurs sont sur le pied de guerre et peaufinent leurs offres pour Noël.

Alors bien sûr ça peut paraître un peu paradoxal car dans la vraie vie, il y a encore peu d’endroits où l’on capte la 5G : quelques rues seulement ici ou là. Mais c’est une belle bataille rangée qui s’engage entre Orange, SFR, Bouygues et Free, presque rue par rue. SFR a ouvert le bal le premier, avec une offre couvrant la moitié des rues de Nice, Bouygues se lance mardi prochain, Orange le jeudi qui suit mais à plus grande échelle, en couvrant 15 villes françaises à 80%. Ce qui fait 10% de la population française. Free pour le moment n’a pas encore dévoilé ses plans. Mais tous en tout cas s’observent, guettent ce que font les autres, se tiennent prêts à ajuster leurs offres : vive la concurrence !

Il y a quand même un grain de sable, c’est l’attitude de certains élus locaux à l’égard de la 5G.

La maire de Lille, Martine Aubry, qui n’est pas à une contradiction près, vient de faire voter un moratoire, alors qu’il y a deux ans, elle se félicitait d’être une des deux premières villes françaises à expérimenter la 5G et voulait faire de sa ville "une vitrine nationale". Les Lillois apprécieront la volte-face. Il n’y aura pas de moratoire en revanche dans la capitale, Anne Hidalgo l’a assuré. On voit mal en effet comment une ville mondiale comme Paris pourrait adopter une attitude aussi rétrograde et anti-progrès. Le petit théâtre politique, parfois pitoyable chez certains élus écolos, les mêmes qui il y a quelques années, on l’a oublié, voulaient interdire le wifi, ce petit théâtre ne va pas arrêter la 5G. Mais il peut la freiner. D’ailleurs Stéphane Richard, le patron d’Orange, dit ce jeudi matin dans nos colonnes qu’il ne lancera pas la 5G dans les villes qui ont voté un moratoire. Mais la pression va vite venir des utilisateurs. Car cette technologie de la 5G a pour vertu première d’éviter que nos réseaux 4G ne soient saturés dans les grandes villes d’ici un an ou deux, ce que personne ne souhaite !

Les opérateurs ont payé 2,8 milliards pour les fréquences 5G, ils ne vont pas non plus renoncer.

Non et à travers les nouvelles offres qui arrivent, ils visent une clientèle a priori haut de gamme, prête à payer un peu plus pour passer à la 5G et donc permettre de financer ces lourds investissements. En moyenne, les forfaits de SFR, Bouygues et Orange seront cinq euros plus chers que les forfaits 4G, avec des engagements de 12 mois. La 5G va permettre de désengorger les réseaux et d’offrir un meilleur service : chacun devrait être totalement libre de s’y abonner, que cela plaise ou non au maire de la ville où on habite.