2:10
  • Copié

Chaque matin, Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

L’Italie entre en récession, c’est vraiment l’économie malade de l’Europe et la politique de la coalition populiste au pouvoir n’arrange pas les choses.

Oui, le PIB de l’Italie a reculé, de 0,2%, au dernier trimestre de l’année dernière, il avait déjà reculé au troisième trimestre, la récession est là. Tout le contraire de ce que promettait le ministre de l’économie de la coalition populiste au pouvoir, Luigi di Maio : "l’Italie est à la veille d’un nouveau boom économique", avait-il promis. C’est tout le contraire. La banque centrale italienne comme le FMI prévoient au mieux une croissance maigrelette de 0,6% cette année, soit moitié moins que le reste de la zone euro. Mais certains économistes anticipent un chiffre plus près de zéro.

Alors que le reste de la zone euro se porte mieux : il y a vraiment un problème spécifique à l’Italie.

Oui, c’est une économie qui, si on la regarde globalement, est perpétuellement à la traine du reste de l’Europe. Je vous en donne une illustration : j’ai repris l’évolution du revenu par habitant des quatre grandes économies européennes depuis la création de l’euro, en 1999, la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. En partant de 100 en 1999, la France est à 120, l’Allemagne à 117, l’Espagne à 106 et l’Italie à 95. Le revenu par habitant est inférieur à ce qu’il était en 1999 et l’Italie est le seul pays dans ce cas ! C’est sans doute une des explications du vote populiste : quand au bout de 20 ans, votre revenu stagne ou baisse, forcément les gens perdent confiance.

Le gouvernement justement a été élu sur des promesses de relance de l’économie.

Ce programme pour le moment produit l’effet inverse. Pourquoi ? Parce qu’il aggrave le déficit, d’où une hausse des taux d’intérêt qui pèse sur l’économie. Le climat des affaires se détériore. Les entreprises investissent moins, elles ne font pas confiance à ce gouvernement. Et surtout rien n’est fait pour s’attaquer aux racines du problème, au manque de productivité, au poids de l’administration etc. A ces fragilités qui plombent la croissance depuis plus de 20 ans. Et auxquelles la coalition populiste au pouvoir à Rome n’apporte aucune réponse crédible.