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Chaque matin, Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Ça y est ! L’ouverture des lignes de train de la SNCF à la concurrence devient réalité. Le premier appel d’offres est lancé ce mercredi dans la région PACA, pour ouvrir la ligne Marseille-Nice à la concurrence.

La région PACA voulait être la première à profiter de la réforme. La procédure est enclenchée aujourd’hui même par le président de région Renaud Muselier. Il faut dire que là-bas, les élus et les usagers sont particulièrement critiques, pour ne pas dire plus, à l’égard de la SNCF : une qualité de service dégradée, des retards en pagaille, des trains annulés. Gros enjeu, donc, pour la SNCF. C’est la première fois depuis sa création en 1937 qu’elle va être mise en concurrence sur son marché. Et qui plus est sur une ligne de TER très importante. Il s’agira d’un appel d’offres européen, une dizaine de compagnies concurrentes de la SNCF ont déjà manifesté un intérêt. Toutes ne seront sûrement pas candidates mais ça veut dire que peut-être, demain, cette ligne Marseille-Nice sera gérée par Transdev, une filiale de la Caisse des Dépôts, par la RATP ou bien encore par Trenitalia, la SNCF italienne, ou par Deutsche Bahn, la compagnie allemande.

C’est donc une vraie révolution pour la SNCF ?

La direction voit cette mise en concurrence comme une bonne chose : c’est un aiguillon, ça va remobiliser les employés, ça justifie les efforts de productivité. Bref, ça met l’entreprise publique sous tension et ce n’est pas un mal. La SNCF a encore un peu de temps pour se préparer : le gagnant de l’appel d’offres sera désigné en 2021 et commencera à gérer la ligne l’année suivante 2022. D’ici là, la SNCF s’est engagée auprès de la région à faire un effort sans précédent sur la régularité de ses trains. Justement pour avoir des chances de gagner le marché.

Est-ce que les lignes TGV vont aussi être ouvertes à la concurrence ?

Pas du tout de la même manière. Il n’y aura pas d’appel d’offres. Autrement dit, un concurrent de la SNCF ne pourra pas gagner un jour le monopole de la ligne TGV Paris-Lyon. En revanche, il pourra se lancer sur cette ligne et essayer de concurrencer la SNCF et du coup, les clients que nous sommes auront le choix. Mais il est peu probable que cela arrive. Pourquoi ? Parce que la SNCF a lancé des offres low cost avec Ouigo. Avec un message très clair en direction de ses concurrents : si vous venez nous concurrencer sur les lignes TGV, nous répliquerons avec du low cost et vous n’arriverez jamais à gagner d’argent. Mais là encore, la menace de la concurrence est finalement une bonne chose : ça oblige la SNCF à améliorer son offre. Personne ne va s’en plaindre !