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Bruxelles sort ses griffes avec une enquête sur Apple qui est soupçonné d’abus de position dominante et un changement de ton vis-à-vis de la Chine. L’Europe ne veut pas se laisser faire.

Tous ceux qui prospèrent en accusant Bruxelles de mollesse vis-à-vis des États-Unis ou de la Chine vont devoir réviser leur jugement.

Ce mercredi matin, deux poids lourds de la Commission, Margrethe Vestager et Thierry Breton, ouvrent le feu contre les pays qui nous livrent une concurrence déloyale. La Chine est évidemment dans le viseur, notamment lorsque Pékin subventionne ses entreprises pour les aider à gagner des marchés à l’étranger. "Il faut sortir de la naïveté" dit Thierry Breton. Concrètement, si l’on découvre qu’une entreprise étrangère a bénéficié d’aides d’État, Bruxelles pourrait la forcer à vendre les actifs qu’elle a achetés en Europe, bloquer d’autres acquisitions ou l’empêcher d’accéder à des marchés publics.

C’est toute la stratégie commerciale qui est repensée.

Le vent tourne. Avec le départ des Britanniques, les libre-échangistes ont du plomb dans l’aile. L’Europe veut rester ouverte, bien sûr, mais ouverte à ceux qui respectent nos règles, nuance. Cas concret : après Google, condamné à 8 milliards d’euros d’amende pour abus de position dominante, Bruxelles s’attaque aujourd’hui à Apple sur le même terrain. Apple est accusé de pratiques discriminatoires à l’égard de Spotify, la plateforme de streaming d’origine suédoise. L’Europe ouvre aussi une enquête sur Apple Pay, soupçonné également d’abuser de sa position. Le message est clair : l’Europe est le premier marché du monde, pour y accéder, il faut respecter nos règles. L’Europe naïve, c’est fini.