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Emmanuel Macron s'est rendu au nord de Berlin lundi, pour rencontrer Angela Merkel au château de Meseberg. Objectif de ce rendez-vous, mettre en place une stratégie pour convaincre les 27 de donner leur accord au plan de relance, alors que la chancelière allemande s'apprête à prendre la présidence de l'Union européenne.

Angela Merkel prend mercredi la présidence de l’Union européenne à un moment critique : il s’agit de faire adopter dans les prochains jours le plan de relance européen, et ce n’est pas gagné.

Ce plan, c’est une idée franco-allemande et donc la chancelière et Emmanuel Macron se sont retrouvés hier soir au château de Meseberg, au nord de Berlin, la résidence du gouvernement fédéral. Objectif : définir la meilleure stratégie pour aboutir à un accord à 27 autour de ce plan de relance. Ce lieu de Meseberg est chargé de symbole : c’est là qu’il y a deux ans, le président français avait obtenu de Merkel un engagement sur la création d’un budget de la zone euro. Idée accueillie du bout des lèvres en Allemagne à l’époque.

Depuis tout a changé : Français et Allemands avancent soudés, avec la présidente de la Commission Ursula von der Leyen. On compare d’ailleurs les trois au trio Mitterrand-Kohl-Delors qui avait relancé avec succès le projet de marché intérieur européen. 

Là, il s’agit de sauver les économies européennes qui risquent l’effondrement si le plan de relance échoue.

"Nous n’échouerons pas", a promis hier soir Merkel. Elle doit trouver un compromis pour que ce plan à 750 milliards soit accepté par tout le monde. Un tiers de cette somme doit être distribuée sous forme de prêts, deux tiers sous forme de subventions directes aux Etats. Ce qui fait hurler les pays les plus récalcitrants, les "frugaux".

Angela Merkel et Emmanuel Macron l’ont dit lundi soir : ils veulent un accord dès le conseil européen des 17-18 juillet, qui se tiendra d’ailleurs en physique pour la première fois depuis le mois de mars. Merkel joue son héritage politique, elle est déterminée à mettre toute son autorité dans la balance. L’objectif de cette rencontre à Meseberg lundi soir était de montrer à toute l’Europe que Français et Allemands sont totalement alignés. C’est réussi, l’image était parfaite. Reste à transformer l’essai.