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Chaque matin, Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Le Forum de Davos se termine aujourd’hui, vous venez de passer trois jours avec les grands de ce monde Nicolas. Alors, comment va le monde, vu d’en haut ? Et à quoi faut-il s’attendre en 2019 ?

Vu d’en haut, on voit bien les problèmes mais on ne voit pas bien les solutions. Premier problème dont tous les dirigeants parlent : "la crise du capitalisme", pour reprendre la formule de Bruno Le Maire et de beaucoup d’autres. Les gens veulent plus de justice et moins d’inégalité. Mais quand il s’agit de passer aux travaux pratiques, c’est une autre histoire. Christine Lagarde, du haut de sa position de patronne du FMI, a vivement interpellé les banquiers présents à Davos : "question rémunération dans la finance, vous n’avez pas changé grand-chose !"

Deuxième problème : la technologie fait des pas de géants, mais comment faut-il en gérer les conséquences ? Le patron de SAP, un géant mondial des logiciels, me disait : "les 2/3 des gens ont peur que leur job soit remplacé par un robot. Alors bon courage pour aller expliquer les bénéfices de la technologie" Ce grand écart alimente les inquiétudes sur l’évolution de l’économie, au-delà des seules questions d’écart de revenus.

Il est beaucoup question de ralentissement de l’économie en ce moment : ça se confirme ?

Vous savez qui sont les plus inquiets à Davos ? Ce sont les Américains ! Ils sont tétanisés à cause du "shutdown" qui paralyse l’administration fédérale. Si ça devait se prolonger, ça pourrait plonger l’économie américaine dans la récession alors que la croissance est forte en ce moment, autour de 3%. Une anecdote : la secrétaire générale du grand syndicat américain AFL-CIO raconte qu’elle a reçu un coup de fil hier du syndicat des pilotes et des contrôleurs aériens. Selon eux, certaines opérations de maintenance ne sont plus assurées comme il faudrait parce que les gens travaillent sans être payés.

Les pilotes s’inquiètent. Elle a même dit aux participants américains de Davos : "si vous aviez entendu ce qu’on m’a dit, vous ne prendriez pas l’avion pour rentrer aux Etats-Unis". Cette crise politique interne aux Etats-Unis pourrait faire dérailler la première économie mondiale. Au moment où la Chine et l’Europe ralentissent, ce serait franchement catastrophique.