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Chaque matin, Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

C’est le sujet dominant de Davos : la rivalité entre les deux super-grands, les Etats-Unis et la Chine. Une rivalité extrême, qui s’exprime ici à Davos avec une très grande force. Le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, issu du Tea Party, la branche la plus conservatrice des Républicains, n’a pas pris de gants pour qualifier le régime chinois d'"Etat qui mène une politique intérieure totalitaire". Les choses sont dites sans prendre de gants. Les Etats-Unis poussent les feux sur les sujets commerciaux, en dénonçant les pratiques déloyales chinoises.

Ce qui est très intéressant, c’est la réaction des pays d’Asie qui voient se dégrader à toute vitesse les relations entre les deux grandes puissances. Et c’est évidemment une source de déstabilisation et d’angoisse dans toute l’Asie, c’est quelque chose qui revient tout le temps. L’idée par exemple qu’il ne fait pas bon d’être un étudiant chinois aux Etats-Unis - il y en a plus de 300.000 - car ils ont le sentiment que l’administration Trump les regarde tous comme des espions…

Et cette rivalité s’exprime dans tous les domaines, la politique, l’économie, la technologie… Pour la première fois dans l’histoire, un pays encore en développement, dont le niveau de vie est cinq fois inférieur aux Etats-Unis, est capable de rivaliser avec la première puissance mondiale sur terrain technologique, des télécoms à la conquête de la lune. Pour la première fois aussi dans l’histoire, un pays en développement est en train devenir la première économie mondiale. La Chine est en train d’acquérir un leadership économique et technologique tout en étant encore un pays en développement. Pour les Etats-Unis, c’est une perte de statut considérable. D’où les tensions entre les deux et qui ne sont pas près de s’apaiser.