Chaque matin, Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.
Wall Street, Shanghaï, Paris. Tous les marchés boursiers de la planète sont dans le rouge. En cause : Donald Trump.
Le président américain qui se vantait, dans ses tweets, de la hausse de Wall Street après son élection a déclenché une tempête boursière. Le climat de guerre commerciale inquiète partout dans le monde. Et pousse les investisseurs à vendre leurs actions et à miser sur des placements moins risqués. Du coup les marchés boursiers vacillent. Ce n’est pas encore le krach mais les risques s’accumulent. L’onde de choc de la politique commerciale de Trump atteint même les marchés de matières premières : les prix du soja, du blé, du maïs ont chuté de 15% en trois semaines de crainte d’un ralentissement du marché mondial.
Et en faisant la guerre à la Chine, Trump a pris un autre risque.
Il s’est fâché avec le premier banquier de l’Amérique. Qui le lui rend bien : depuis deux mois, discrètement, sans le dire, les Chinois vendent des obligations du Trésor américain. Le secrétaire au Trésor de Trump, Steven Munchin, s’en inquiète depuis quelques temps car l’Etat fédéral américain est censé emprunter 1.000 milliards de dollars cette année pour financer le programme de Trump. Or sans la Chine, ce programme d’emprunt est intenable. Et voilà comment, par sa politique de sanctions commerciales unilatérales, Trump est en train de déclencher une double crise : une crise boursière et, plus grave encore pour lui, une crise du financement de l’Etat américain.