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Wall Street a bondi de 7% au cours du seul mois d’avril et la Bourse de Paris grimpe vers les sommets.

L'édito éco de Nicolas Barré, directeur de la rédaction des Echos. Bonjour Nicolas. La Bourse bat des records : Wall Street a bondi de 7% au cours du seul mois d’avril et la Bourse de Paris grimpe vers les sommets.

Oui les effets de la crise financière sont vraiment totalement derrière nous, la Bourse de Paris est au plus haut depuis janvier 2008, donc avant la déflagration des subprimes. Alors quand la Bourse grimpe comme ça au printemps, il y a un vieux dicton boursier qui dit : "sell in may and go away", vendez en mai et partez.

Autrement dit, il faut prendre ses bénéfices parce que les actions ne montent jamais jusqu’au ciel.

Si vous suivez ce dicton et que vous êtes superstitieux, oui. Mais il y a au moins trois raisons qui font que cette hausse paraît solide et que ce n’est pas juste un feu de paille. Un : des indicateurs économiques qui virent au vert. La croissance sera meilleure en Europe cette année, l’emploi repart. Le taux de chômage est tombé au plus bas niveau dans l’Union européenne depuis 2009, à 8%. Sur un an, il a baissé dans 23 états de l’Union européenne sauf en France, on voit donc bien l’éclaircie, c’est positif pour la consommation.
Deuxième raison: les risques politiques semblent s’éloigner. Les marchés financiers redoutaient une victoire de Marine Le Pen en France et une crise sur l’euro, ils font aujourd’hui -à tort ou à raison- le pari inverse.
Troisième raison : les capitaux reviennent en Europe.

L’Europe inspire confiance

C’est exactement cela. Les marchés financiers, qui sont dominés par une vision anglo-saxone, ont longtemps cru que la vague populiste américaine et britannique allait faire basculer le pouvoir aux Pays-Bas (ça n’a pas eu lieu) puis en France (on verra dimanche) et donc provoquer un séisme dans la zone euro. Or le climat a changé. La zone euro vient de se retirer une épine du pied avec un accord entre la Grèce et ses créanciers. On ne va donc pas replonger dans la crise. Et le Brexit, contrairement à la pensée dominante à la City ou à Wall Street, a contribué à resserrer les rangs entre les Européens. Du coup les capitaux, notamment américains, reviennent. C’est donc bon signe pour la Bourse et, au-delà, pour l’économie européenne.