2:15
  • Copié
, modifié à

Daniel Fortin, rédacteur en chef aux Echos, intervient chaque jour dans le journal de 7h pour vous éclairer sur LE fait économique du jour. Aujourd'hui, il revient sur l'amende infligée par l'Autorité de la Concurrence au géant américain Google. La plateforme est accusée de mauvaise foi dans ses négociations avec les éditeurs de presse.

C’est le plus forte amende infligée par l’Autorité de la Concurrence pour non-respect de ses décisions et c’est Google qui en fait les frais le groupe américain devra payer 500 millions d’euros, il est accusé de mauvaise foi dans ses négociations avec les éditeurs de presse sur les conditions de reprise de leur contenu sur sa plate-forme.

Oui c’est un  nouvel épisode dans une bataille qui dure depuis des années, chaque camp se renvoyant les arguments à la figure, les éditeurs de presse expliquent que Google doit les rémunérer car ce sont eux qui prennent en charge les investissements destinés à la production d’information, Google de son côté explique que grâce à la reprise des contenus sur sa plate-forme il rend service aux journaux qui font davantage d’audience et reçoivent donc davantage de revenus publicitaires, en 2018, Bruxelles signe la fin de la partie  une directive impose aux Groupes comme Google de rémunérer les médias pour la reprise de leurs articles on pense alors que c’en est fini d’un bras de fer qui oppose les deux camps.

Mais pourquoi la situation a-t-elle dégénéré ?

Eh bien à la suite de cette directive Google est contraint de négocier avec les éditeurs, en France un accord-cadre est conclu avec l’Alliance de la presse d’information générale, le problème c’est que le groupe américain multiplie les obstacles techniques ou juridiques du coup l’Autorité de la concurrence a perdu patience elle a donc infligé cette sanction de 500 millions d’euros à Google mais en plus elle lui impose de proposer une offre de rémunération rapide aux éditeurs, sous peine de se voir imposer des astreintes journalières de 900 000 euros.

Et vous estimez que c’est une décision qui fera date.

Oui pace qu’une fois de plus l’Autorité de la concurrence française a frappé fort, il y a un an déjà elle avait infligé au même Google une amende de 150 millions d’euros pour abus de position dominante sur le marché de la publicité lié à la recherche en ligne, depuis qu’une nouvelle présidente Isabelle de Silva est arrivée à sa tête elle a clairement fait de la régulation des Gafa un dossier prioritaire, plus question d’accepter les attitudes monopolistiques des géants américains de la tech, l’instance de contrôle française est désormais en pointe dans ce combat, reconnue comme telle en Europe, et elle vient encore de le prouver.