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En Italie, l'économiste proeuropéen Roberto Gualtieri a été nommé ministre des Finances. Une décision qui devrait rassurer Bruxelles selon Nicolas Barré.

L’Italie s’est dotée d’un nouveau gouvernement marqué à gauche, elle a tourné la page Matteo Salvini, mais elle fait face à une situation économique extrêmement difficile.

C’est l’économie malade de l’Europe : une croissance zéro depuis le début de l’année, un risque de récession, un taux de chômage de 10%, l’un des plus élevés de la zone euro, une dette de plus de 130% du PIB. Et pour compléter le tableau, les deux partis de la coalition, le parti démocrate et le mouvement 5 étoiles, sont en désaccord sur à peu près tous les grands sujets économiques. Et pourtant, cet attelage baroque est bien accueilli par les marchés financiers : les investisseurs sont deux fois plus confiants que lorsque la précédente coalition, avec l’extrême droite de Matteo Salvini, avait pris le pouvoir, l’écart de taux d’intérêt entre l’Allemagne et l’Italie est deux fois moindre, c’est bon signe.

Qu’est-ce qui explique cet accueil plutôt bienveillant ?

Un pari et un homme. Le pari, c’est que l’Europe va accorder un peu de souplesse budgétaire à l’Italie. La coalition a potentiellement trois ans devant elle jusqu’aux prochaines élections. Les Européens qui n’ont pas envie de voir l’extrême-droite prendre le pouvoir à cette échéance ont intérêt à se montrer moins rigides. C’est ce que va demander le nouveau pouvoir à Rome. Et l’homme qui va s’en charger c’est Roberto Gualtieri, le nouveau ministre des Finances. Il est le président sortant de la commission des Affaires économiques au Parlement européen, il est très respecté à Bruxelles, il bénéficie d’un grand capital de confiance. L’Italie a évité le chaos politique avec l’éviction de Salivini, elle peut éviter le chaos économique moyennant un coup de pouce de ses voisins de la zone euro. La France aura un rôle crucial à jouer.