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Fermeture de Fessenheim : tout le monde y perd !

L’État va donner 377 millions d’euros à EDF pour fermer Fessenheim mais doit relancer des centrales à charbon pour compenser la perte en électricité. Une situation absurde car tout le monde est perdant dans l'histoire. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.C'est l'épilogue d'une longue histoire : l'État va verser 377 millions d'euros pour indemniser EDF au titre de la fermeture des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim.L'Assemblée nationale examinera ce mardi un budget rectificatif dans lequel figure en effet une ligne de crédit destinée à dédommager EDF pour la fermeture forcée de Fessenheim. Près de 400 millions d'euros tout de même. On touche du doigt très concrètement l'absurdité d'une situation où tout le monde y perd. Depuis le mois de septembre, la France a rallumé quatre centrales à charbon fortement émettrices de CO2 pour compenser en partie l'arrêt de Fessenheim et le manque de vent pour les éoliennes. Depuis septembre aussi, à cause de l'arrêt de Fessenheim, il arrive à EDF de devoir importer très cher de l'électricité produite au gaz et au charbon en Allemagne.Tout le monde y perd ?EDF y perd car l'indemnité qui lui est versée est faible si l'on songe que les réacteurs de Fessenheim auraient pu encore tourner jusqu'en 2041 et qu'il s'agissait d'équipements amortis et en parfait état de marche. Le budget de l'État, donc le contribuable, y perd évidemment à un moment, en pleine crise, où nous ferions mieux d'utiliser cet argent ailleurs. Notre commerce extérieur y perd car nous importons le charbon et le gaz que nous aurions pu éviter de brûler dans nos centrales. Et la planète y perd parce que nous émettons plus de CO2. Tout ça pour des raisons purement politiques, idéologiques. Et cette situation absurde n'est pas prête de cesser puisque la loi pluriannuelle de l'énergie prévoit la fermeture de 14 autres réacteurs nucléaires dans les années qui viennent, 14 réacteur amortis, en état de marche. Absurdité supplémentaire: ces réacteurs auraient été encore plus utiles à l'avenir du fait de la montée en puissance des énergies renouvelables car plus il y a de renouvelable, plus nous avons besoin d'une production régulière d'électricité qui ne dépende pas des conditions météo, du vent ou du soleil.C'est le dilemme de l'Allemagne qui a décidé de sortir du nucléaire et de développer le renouvelable.Ils vont arrêter le nucléaire en 2022. Mais le renouvelable ne pourra pas se substituer. Du coup, ils ont ouvert en mai une énorme centrale à charbon à Datteln, dans le nord-ouest : 1.100 mégawatts. Les réacteurs de Fessenheim, c'était 900 mégawatts chacun pour vous donner une idée. Cette centrale allemande va remplacer le nucléaire à l'arrêt. Il faut savoir qu'une centrale de cette puissance utilisée la moitié de l'année rejette cinq millions de tonnes de CO2, soit plus que tout le transport aérien intérieur français en une année. Les mêmes qui s'attaquent à l'avion disent amen au charbon ! Décidément, le monde de la politique n'est pas toujours rationnel. 

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L’État va donner 377 millions d’euros à EDF pour fermer Fessenheim mais doit relancer des centrales à charbon pour compenser la perte en électricité. Une situation absurde car tout le monde est perdant dans l'histoire. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.C'est l'épilogue d'une longue histoire : l'État va verser 377 millions d'euros pour indemniser EDF au titre de la fermeture des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim.L'Assemblée nationale examinera ce mardi un budget rectificatif dans lequel figure en effet une ligne de crédit destinée à dédommager EDF pour la fermeture forcée de Fessenheim. Près de 400 millions d'euros tout de même. On touche du doigt très concrètement l'absurdité d'une situation où tout le monde y perd. Depuis le mois de septembre, la France a rallumé quatre centrales à charbon fortement émettrices de CO2 pour compenser en partie l'arrêt de Fessenheim et le manque de vent pour les éoliennes. Depuis septembre aussi, à cause de l'arrêt de Fessenheim, il arrive à EDF de devoir importer très cher de l'électricité produite au gaz et au charbon en Allemagne.Tout le monde y perd ?EDF y perd car l'indemnité qui lui est versée est faible si l'on songe que les réacteurs de Fessenheim auraient pu encore tourner jusqu'en 2041 et qu'il s'agissait d'équipements amortis et en parfait état de marche. Le budget de l'État, donc le contribuable, y perd évidemment à un moment, en pleine crise, où nous ferions mieux d'utiliser cet argent ailleurs. Notre commerce extérieur y perd car nous importons le charbon et le gaz que nous aurions pu éviter de brûler dans nos centrales. Et la planète y perd parce que nous émettons plus de CO2. Tout ça pour des raisons purement politiques, idéologiques. Et cette situation absurde n'est pas prête de cesser puisque la loi pluriannuelle de l'énergie prévoit la fermeture de 14 autres réacteurs nucléaires dans les années qui viennent, 14 réacteur amortis, en état de marche. Absurdité supplémentaire: ces réacteurs auraient été encore plus utiles à l'avenir du fait de la montée en puissance des énergies renouvelables car plus il y a de renouvelable, plus nous avons besoin d'une production régulière d'électricité qui ne dépende pas des conditions météo, du vent ou du soleil.C'est le dilemme de l'Allemagne qui a décidé de sortir du nucléaire et de développer le renouvelable.Ils vont arrêter le nucléaire en 2022. Mais le renouvelable ne pourra pas se substituer. Du coup, ils ont ouvert en mai une énorme centrale à charbon à Datteln, dans le nord-ouest : 1.100 mégawatts. Les réacteurs de Fessenheim, c'était 900 mégawatts chacun pour vous donner une idée. Cette centrale allemande va remplacer le nucléaire à l'arrêt. Il faut savoir qu'une centrale de cette puissance utilisée la moitié de l'année rejette cinq millions de tonnes de CO2, soit plus que tout le transport aérien intérieur français en une année. Les mêmes qui s'attaquent à l'avion disent amen au charbon ! Décidément, le monde de la politique n'est pas toujours rationnel. 

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