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L’étude de l’Institut Montaigne qui relance le débat sur le temps de travail. ​C’est un débat lancé par le Medef et qui monte... Pour se relever de la crise, il va sans doute falloir faire des sacrifices : augmenter le temps de travail voire supprimer des jours de congés. C’est aussi une solution pour financer la relance.

Faudra-t-il travailler plus pour financer la facture de la crise. Le débat a été lancé puis vite refermé par le Medef. Pourtant, il est toujours d’actualité…

Oui et pour une raison facile à comprendre : le redémarrage de l’activité va être lent et surtout on voit bien que la productivité des salariés va être plombée par les mesures sanitaires : que ce soit sur un chantier de bâtiment, une chaîne de montage automobile ou dans un bureau de banque, les gestes barrières, les distances entre les gens, les précautions multiples vont faire chuter la productivité et augmenter les coûts. Bref, il ne serait pas absurde de compenser ces pertes de productivité par une augmentation du temps de travail qui permettrait en même temps de soutenir le pouvoir d’achat : c’est ce que proposent plusieurs économistes mais également l’opposition. Les Républicains suggèrent ainsi de passer aux 37 heures.

Mais pour l’instant, le gouvernement n’en veut pas…

Il juge que ce n’est pas le moment de mettre le sujet sur la table. Mais ça n’empêche pas d’ouvrir le débat. L’Institut Montaigne publie ce matin une étude avec plusieurs propositions choc pour augmenter la durée du travail : par exemple en supprimant le jeudi de l’Ascension férié voire en sacrifiant des jours de vacances à la Toussaint quitte à les rétablir après. Dans le même ordre d’idées, des jours de RTT pourraient être temporairement supprimés pour soutenir le rebond de l’activité. On peut aussi imaginer, lorsque l’activité reprendra, qu’il faudra faire des heures sup mais qu’elles pourraient être payées plus tard pour ne pas peser sur les entreprises fragilisées par la crise. Bref, il va falloir être imaginatif, c’est le message de beaucoup d’économistes, pour que notre économie reparte dans de bonnes conditions. Et il va falloir s’attaquer à des tabous comme le temps de travail. Ce débat ne fait que commencer.