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Au premier trimestre, la Chine affiche son meilleur taux de croissance depuis vingt ans. Premier pays touché par la pandémie, elle est également la première à rebondir et de manière très puissante. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

La Chine sur les chapeaux de roue. La deuxième économie mondiale affiche son meilleur taux de croissance depuis vingt ans.

Au premier trimestre, la Chine a enregistré une croissance de XX%, c'est un record. Bien sûr, cela se compare à un début d'année 2020 qui avait été catastrophique, le virus avait mis l'économie chinoise à l'arrêt. Il n'empêche que la Chine, premier pays touché par la pandémie, est le premier à rebondir, et ce de manière très puissante. Ce qui autorise les autorités chinoises à prévoir un taux de croissance "d'au moins 6% cette année", c'est ce qu'a dit le Premier ministre Li Keqiang devant le Congrès du peuple le mois dernier.

Et pourtant, à la différence par exemple des États-Unis, la Chine n'a pas fait de plan de relance massif.

Non, la réponse chinoise a été très différente de la réponse occidentale. La Chine n'a pas voulu faire de relance massive comme lors de la crise de 2008. Elle a certes soutenu des investissements d'infrastructure, elle a permis aux collectivités locales d'emprunter un peu plus, mais rien de massif. Au contraire, la stratégie a été d'éviter la course en avant dans l'endettement et le pouvoir central a donné des instructions dans ce sens aux banques. Depuis cinq ans, la Chine s'efforce de stabiliser les dettes et de freiner la spéculation immobilière. Comme l'a dit le président Xi Jinping, "une maison c'est fait pour habiter dedans, pas pour spéculer dessus". Et ça signifie en clair que la reprise à laquelle on assiste en Chine est plutôt solide, elle n'est pas dopée artificiellement par des constructions de gratte-ciels de bureaux vides ou d'autoroutes comme on l'a vu dans le passé.

Ce qui n'empêche pas le pouvoir central d'être en alerte au moindre coup de mou de l'économie.

Il y a un pilotage fin avec une échéance impossible à rater : le 1er juillet, ce sera le 100e anniversaire de la fondation du Parti communiste chinois. Le pouvoir fera tout pour que l'économie soit en bonne forme à cette date : c'est la version Xi Jinping du "quoi qu'il en coûte". Ce qui tire l'économie pour le moment, ce sont surtout les exportations. La consommation reprend moins vite. Mais elle retrouve du dynamisme : les grands groupes occidentaux, du luxe à l'automobile, en sont les témoins. Sans le dynamisme du consommateur chinois, leurs résultats financiers seraient beaucoup moins bons. La reprise en Chine, c'est aussi une bonne nouvelle pour nous.