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Pour réussir à traverser la crise économique causée par le coronavirus, les pays de la zone euro devraient emprunter cette année plus de 1.000 milliards d'euros à moyen ou long terme. Des prêts qui soulève plusieurs questions, à commencer par la capacité de certains Etats à pouvoir rembourser après l'épidémie. 

La réponse économique à la crise du coronavirus va se traduire par une explosion de la dette des pays de la zone euro, à des niveaux jamais vus. 

Des niveaux qui donnent le vertige en effet : les pays de la zone euro vont emprunter rien que cette année plus de 1.000 milliards d’euros à moyen ou long terme, et environ 400 milliards à court terme. Ce sont des sommes, pour situer les choses, qui correspondent à peu près à la richesse nationale d’un pays comme l’Espagne.

Cela soulève une première question : qui va nous prêter des sommes pareilles ? Réponse : les grands investisseurs traditionnels, assureurs, fonds de pension étrangers... Et comme cela ne suffira pas, la Banque centrale européenne, la BCE, va en fait absorber toute cette dette. C’est ce qui fait que même des pays déjà surendettés comme l’Italie vont pouvoir continuer à emprunter. 

L’autre question que cela soulève, c’est comment va-t-on faire pour rembourser toutes ces sommes ? 

C’est la vraie question. Il y aura un deuxième tour. Rappelez-vous la crise de la zone euro de 2012. Plusieurs pays ont vu leur dette exploser comme aujourd’hui : Espagne, Irlande... La sanction est arrivée peu après : leurs taux d’intérêt se sont envolés. Va-t-on voir la même chose cette fois-ci ? Pour le moment, la BCE veille au grain, les taux restent bas, même en Italie.

Mais la question de la capacité des pays à rembourser cette montagne de dette va se poser. Il n’est pas impossible que l’on en arrive comme pour la Grèce à restructurer cette dette, c’est-à-dire à l’étaler voire à en annuler une fraction. Mais ce qui a pu se faire à l’échelle de la Grèce serait autrement plus douloureux dans le cas d’un grand pays comme l’Italie. Les conséquences financières de la crise sont devant nous.